[dropcap]L[/dropcap]a candidature de Dadis Camara à la présidentielle d’octobre 2015 a suscité une vague de réactions en Guinée. A Conakry, des organisations de défense des droits de l’homme indiquait dans une déclaration que le retour de Moussa Dadis Camara dans le jeu politique est une ‘’insulte’’ aux victimes du massacre du 28 septembre 2009 et au peuple guinéen dans son ensemble.

A la place d’une candidature aux prochaines joutes électorales, estime Souhayr Belhassen de la Fidh, Dadis devrait plutôt être devant la justice guinéenne.

Cette déclaration de la part des défenseurs des droits de l’homme semble être aux oubliettes après l’annonce de l’alliance entre l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et les FPDD de Dadis Camara. Selon Thierno Madjou Sow, président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme, Dadis et Dalein peuvent normalement faire des alliances.

‘’C’est tout  à fait normal. Le problème, on peut le voir sous l’angle du droit. Comme ces gens (Dalein et Dadis) sont libres, ils ont leurs droits, ils peuvent faire une alliance. Il n’y a pas de problème pour le moment, c’est au juge de situer la responsabilité de Dadis dans le dossier du 28 septembre’’, a indiqué le défenseur des droits de l’homme dans l’émission Espace Expression.

‘’Du point de vue morale, là ce sont eux qui savent ce qu’ils ont sur le cœur. Et M. Dadis sait ce qu’il a sur le cœur. Et nous pensons que lui qui était chef des forces qui ont agi le 28 septembre, il faudrait que la justice l’entende pour le laver complètement ou bien l’inculper parce que la présomption d’innocence est un élément plus important en droit’’, a-t-il précisé.

Annoncé à Conakry le 25 juin dernier, l’ancien chef de la junte militaire a dû reporter sine die son voyage. Son parti estime qu’il faut attendre la fin du mois de Ramadan pour réserver un accueil digne de nom à Moussa Dadis Camara en convalescence à Ouagadougou depuis début 2010.

Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

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