[dropcap]J[/dropcap]eudi au Palais du peuple, des étudiants ont accueilli le président de la République en réclamant à cor et à cri des tablettes. Alpha Condé, en colère, n’a pas mis du temps pour suspendre l’opération de vente des tablettes qui a déjà débuté dans certaines universités de la capitale.

‘’Naïté, ce n’est pas la peine de me dire d’arrêter. C’est vous qui avez peur des étudiants. Moi j’ai été président des étudiants africains. Je ne peux pas avoir peur des étudiants. Ce ne sont que de petits plaisantins qui s’agitent’’, lâche-t-il lors de l’ouverture de la 1^ère édition du Forum de l’étudiant guinéen.

Et de poursuivre sur un ton ferme : ‘’Vous voulez l’affrontement, nous allons l’avoir. Aucune tablette ne sera mise à votre disposition à partir d’aujourd’hui. D’ailleurs, je ne vais pas continuer parce que c’est inutile de s’adresser à des gens comme vous’’.

S’adressant aux invités venus du Sénégal, du Maroc, de l’Inde, il dira que ceux qui crient au Palais du peuple ne sont pas représentatifs de la jeunesse guinéenne et des étudiants. ‘’Les étudiants et la jeunesse ont une autre image. Ce n’est pas pour rien que la Panafricaine de la jeunesse a été créée en Guinée. Ce n’est pas pour rien que la première présidente de la Panafricaine des femmes était guinéenne. Ce n’est pas pour rien que le premier secrétaire général de l’OUA était de la Guinée’’, s’efforce de convaincre Alpha Condé.

‘’Voilà la Guinée dont nous sommes fiers, pas celle de petits plaisantins, mal élevés qui s’agitent’’, rouspète-t-il alors que la tension montait dans la salle de congrès du Palais du peuple. ‘’Vous ne représentez pas la Guinée, ni les étudiants. Non, non, non et non. Apprenez l’histoire de l’Afrique et de la Guinée. Apprenez ! La Guinée a un grand passé dans l’enseignement, vous êtes indignes de ce passé’’, lance-t-il à ceux qui continuaient de lui réclamer des tablettes.

‘’Vous pensez qu’en criant, vous allez impressionner quelqu’un ? Qui vous allez impressionner ?’’, demande-t-il aux étudiants qui rétorquent : ‘’Vous’’. “Qui”, redemande le chef de l’Etat. ‘’Vous, vous’’, répondent-ils encore sans hésiter. ‘’Moi ? Alors vous allez vieillir dans la salle avant de pouvoir m’impressionner’’, riposte le chef de l’Etat en prenant à témoin son conseiller personnel.

‘’Tibou [Kamara], toi qui es mon conseiller spécial, dis à ces jeunes écervelés que la personne qui peut m’impressionner n’est pas encore née. Apprenez à être corrects’’, conseille-t-il, indiquant qu’il aurait souhaité que les étudiants lui réclament des tablettes dans les universités, pas au Palais du peuple en présence d’étrangers. ‘’Je présente encore mes excuses à mes amis du Maroc, de l’Inde, du Sénégal et autres. J’aurais l’occasion d’aller avec vous dans des universités.  Vous verrez une autre image de l’étudiant guinéen’’, a rassuré le maitre de Sékhoutouréyah.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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