[dropcap]U[/dropcap]n accord politique a été signé le 20 août 2015 entre la mouvance et l’opposition. Il devrait permettre à la Guinée d’aller à des élections apaisées dont les résultats seront acceptés de tous. Toutefois, force est de reconnaître que l’application de cet accord pose problème. 

Sur le remplacement de deux commissaires de la CENI par des délégués de l’opposition, l’un des choix de opposition est décrié par la majorité présidentielle. Le parti au pouvoir s’oppose à la désignation de l’ancienne ministre de l’Industrie au titre de commissaire de l’opposition à la CENI.

La recomposition des conseillers dans 128 communes rurales et urbaines patinent jusque-là. Quant au fichier électoral, son assainissement ne serait plus d’actualité, puisque la CENI a annoncé le début des opérations d’impression des cartes d’électeur.

Approché par notre rédaction, Ousmane Gaoual Diallo dit ne pas surpris de la tournure des événements : “Dès le départ, j’ai toujours indiqué que je ne crois pas à un dialogue conduit par le président de la République. Je ne crois pas à sa bonne foi, encore moins à sa capacité de s’élever pour permettre à la population guinéenne d’avoir accès à la paix par la discussion, le dialogue et le compromis”, a expliqué dans un entretien téléphonique à VisionGuinee le député uninominal de Gaoual.

“Je ne suis pas étonné qu’il cherche aujourd’hui une porte de sortie pour ne pas respecter les accords politiques qui nous lient. Alpha Condé est en train de préparer les prochains conflits, la confrontation, au lieu de rechercher la paix et consolider l’unité nationale de notre pays”, a-t-il ajouté.

L’opposition a tiré la sonnette d’alarme sur la non-application des clauses de l’accord du 20 août 2015. Notre interlocuteur assure qu’il était nécessaire pour l’opposition de signer cet accord. “Si nous avions refusé de le faire, on nous aurait accusé de mauvaise foi. En acceptant ce compromis, nous exprimons notre bonne foi et notre capacité à dépasser les clivages par le dialogue. C’est ce que nous avons fait. Par cet acte, nous avons voulu donner un signal aux guinéens pour qu’on comprenne que tout n’est que politique politicienne, nous sommes des responsables en défiant nos exigences pour le compte de la paix”, argue l’honorable Ousmane Gaoual Diallo.

Malheureusement, déplore-t-il, “nous ne sommes pas récompensés parce que nous voyons des comportements déplacés pour l’espoir qui était donné à cet accord. Le président de la République qui est dans sa politique politicienne dit une chose aujourd’hui et le lendemain dit le contraire. Ce sont ces habitudes-là qui font que notre pays peine à avoir la confiance de la communauté internationale”.

Pour bon nombre d’observateurs, l’opposition s’est faite berner par le pouvoir en signant cet accord. Le député Diallo pense que tel n’est pas le cas et il donne les raisons : “Il ne faut pas croire que la politique est un jeu de dupes. Ce n’est pas parce qu’on drible (l’adversaire) et on marque. L’objectif, c’est d’assurer la paix, l’équité et la justice pour que le bien-être soit partagé”.

Mais en tant que politiciens, prolonge-t-il, “si ce que vous faites consiste à faire croire aux gens que vous être forts, parce que vous ne respectez pas votre parole et les engagements pris, vous affaiblissez plutôt votre pays et la confiance que les uns et les autres peuvent avoir en nos institutions. Et ce n’est pas respectable dans une démocratie”.

Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

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