Le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) va-t-il organiser un dialogue inclusif sans les principaux leaders de partis politiques ? La question a été posée au Premier ministre Bah Oury lors de son récent séjour à Kigali, capitale du Rwanda.
Dans sa réponse à Jeune Afrique, le chef du gouvernement s’est montré tranchant. ‘’Quand vous préparez un plat, vous invitez tout le monde à venir le partager. Si certains disent : ‘Moi, je n’ai pas un peu plus de piments, je ne vais pas être autour de la table’. Il va de soi que ça rend l’inclusivité difficile’’, admet-t-il.
Ajoutant que ‘’l’esprit de l’inclusivité, c’est inviter tout le monde, faire des démarches pour que le monde participe au dialogue. Maintenant, si certains dédaignent le fait d’être autour de la table au même titre que tous les autres, on ne peut pas les obliger. C’est ça le principal problème de la Guinée’’.
Pour Bah Oury, ‘’certains estiment être le centre du monde et que tout ce qui doit se faire, c’est autour d’eux. C’est une vision totalitaire exclusive qui nie le principe fondamental de la démocratie, de la concertation, du respect de chacun et de la représentativité du peuple de Guinée’’.
Il reproche à des acteurs d’avoir une ‘’mentalité héritée d’une longue tradition guinéenne qui a empêché la Guinée d’actualiser ses capacités de concertation, la volonté du peuple d’aller ensemble dans la cohésion, parce que certains esprits d’une élite nombriliste ne veulent pas concevoir l’évolution de leur pays sans eux’’.
A la question de savoir si Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré ont été contactés pour un dialogue inclusif, Bah Oury soutient que ‘’mon prédécesseur a fait des démarches et est allé les voir. Les facilitatrices, installées pour faciliter le rapprochement entre eux et les autorités de la transition. Rendons à César ce qui appartient à César. Les autorités de la transition n’ont jamais menagé leurs efforts pour amener tous les acteurs à etre autour de la table. Il y a des revendications qui vont au-delà de la question concernant le retour à l’ordre constitutionnel’’.
Il rappelle que ‘’certains sont épinglés par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF)’’ pour rendre compte de leur gestion, mais ‘’ils ne veulent pas répondre à cela’’.
Sur le cas particulier du président de l’Union des forces républicaines (UFR), le chef du gouvernement que ‘’je ne comprends pas pourquoi M. Sidya Touré s’est éloigné de la Guinée pendant si longtemps. A ma connaissance, il n’y a rien qui l’empêcherait de faire des va-et-vient entre sa résidence abidjanaise et Conakry’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
00224 621 77 38 52/bahpathe17@gmail.com