Dans un décret rendu public ce lundi 19 février, le président du Comité national du rassemblement pour le développement a dissout le gouvernement de Bernard Gomou. Pour le leader du Rassemblement pour la République (RPR), cette décision est loin d’être une surprise pour ceux qui connaissent la situation que traverse la Guinée.
Le vice-président de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie, Diabaty Doré, suggère au général Mamadi Doumbouya de faire appel à un démocrate pour conduire la prochaine équipe gouvernementale. Entretien…
VisionGuinee : Quelle lecture faites de la dissolution du gouvernement Gomou ?
Diabaty Doré : Cette dissolution n’est pas une surprise pour ceux qui connaissent la politique et la Guinée. On sait vraiment comment les guinéens traversent cette situation. C’est une situation compliquée pour les guinéens à travers le panier de la ménagère, la coupure d’internet, le manque de courant. Je crois que tout le monde savait que ce gouvernement devait tomber pour incompétence. Si un gouvernement est là, c’est pour le bien-être de la population. Mais si la population pleure en longueur de journée, il fallait vraiment s’attendre à cette dissolution. Mais la manière dont le gouvernement a été dissout reste une équation à résoudre.
Pour un retour à l’ordre constitutionnel, qui doit conduire le prochain gouvernement ?
Par rapport au futur gouvernement, il faut donner le temps au temps. Je conseillerai aujourd’hui au CNRD de mûrir ses réflexions et d’avoir un démocrate et homme politique à la tête de ce gouvernement pour nous faire sortir de cette situation. Et ce gouvernement devra s’atteler au retour à l’ordre constitutionnel. Parce que sans ça, croyez-moi les problèmes guinéens ne seront pas résolus. Aujourd’hui, tous les bailleurs sont unanimes, tout le monde est unanime qu’avec un gouvernement militaire ça sera vraiment très difficile pour le pays de s’en sortir. Donc, j’exhorte le général Doumbouya et sa suite de réfléchir et d’avoir un homme de poigne qui va trouver les bonnes personnes pour former un gouvernement. Et ce gouvernement va s’atteler à 3 choses. Comme le disait Charles Djibou, une transition a trois missions. La première, c’est d’assainir les finances publiques. La deuxième, c’est de rassembler le peuple. Et la troisième, c’est le retour à l’ordre constitutionnel en organisant des élections transparentes et acceptées de tous.
Déjà, des voix s’élèvent pour appeler à un gouvernement d’union nationale. Qu’en dites-vous ?
C’est sur les lèvres de tout le monde. Mais je crois que cette annonce a été faite dès le 5 septembre par le général Doumbouya. Quand tu es à la tête d’un pays surtout dans une période de transition, tu dois composer avec tout le monde, tous les fils et filles du pays. C’est ce qui lui a manqué. On lui a fait miroiter qu’il faut mettre de côté les politiques. Pourtant, la transition est d’abord politique. On ne peut pas la faire sans les politiques. Pour moi, un gouvernement de large ouverture, de consensus ou d’union nationale est très important aujourd’hui pour la Guinée pour qu’on en finisse avec cette transition.
Si elle est sollicitée, votre coalition dirigée par Cellou Dalein Diallo prendra-t-elle part à un gouvernement d’union nationale ?
Au sein de l’ANAD, on ne s’est pas encore retrouvés. Nous n’avons pas encore reçu des coups de fil de quelqu’un pour nous demander si on est partants ou pas. Nous sommes une entité très sérieuse. Quand la question sera posée, on va se retrouver et le peuple de Guinée sera édifié sur notre participation ou pas. Nous cherchons le pouvoir pour le bien-être des guinéens. C’est le plus important. Qu’on soit dans un gouvernement ou pas, si les guinéens vivent mieux, c’est l’essentiel.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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