En séjour dans le sud de la Guinée dans le cadre de l’immersion gouvernementale, le ministre Bogola Haba a échangé, ce jeudi, avec les responsables de la jeunesse et des sports ainsi qu’avec des cadres des disciplines sportives. Il a profité de cette rencontre pour appeler à lutter contre l’abandon scolaire, notamment chez les jeunes filles.
‘’Comment faire pour que les jeunes aillent à l’école dans notre région ? Qu’on n’ait plus quelqu’un qui abandonne les études ?’’, s’interroge le ministre de la jeunesse et des sports devant les responsables de la jeunesse de Nzérékoré.
Bogola Haba souligne en particulier la situation des jeunes filles. ‘’Notre région est l’une des régions où nous avons moins de femmes au haut niveau. Et ce n’est pas parce qu’elles n’étudient pas bien. Mais c’est parce qu’on marie tôt les femmes. Dans les villages, vous ne pouvez plus trouver des filles de 18 ans qui sont vierges. Et 20 ans, il n’y en a pas. Il faut qu’on travaille sur ces questions. Il faut que les femmes travaillent pour aller à l’université. Il faut qu’elles apprennent avant le mariage’’, explique-t-il.
Sinon, poursuit-il, ‘’on met déjà des charges sur vous. Dès 18 ans, 16 ans, dans les villages, vous avez déjà 2 à 3 enfants sur vous. Vous ne savez même plus vous concentrer. Comment faut-il le faire alors que Conakry et les autres endroits, les filles restent jusqu’à 25 ans sans se marier ? Elles sont concentrées sur ce qu’il faut faire’’
Et d’ajouter : ‘’C’est un vrai problème. Et personne d’autre que vous ne peut le résoudre. Le Conseil national des jeunes (CNJ), c’est ça votre responsabilité. Si on le fait, on aura reglé un grand problème pour notre région. Parce que vous êtes tellement rentable. Si les femmes sont mieux placées, leur rentabilité sur la communauté est totale’’.
Mais, prévient le ministre, ‘’si nous gardons nos filles, nos sœurs dans cette situation, on ne pourra pas s’en sortir. Donc, il faut que le Conseil s’implique dans le cadre de la sensibilisation sur les grossesses non désirées, sur la question du mariage précoce, de l’abandon scolaire. Parce que le taux de scolarité est trop élevé à la base en Forêt, mais plus on monte au collège, plus ça diminue. Plus on monte au lycée, ça diminue et c’est comme ça à l’université. Pourquoi ? Il faut que vous vous posiez cette question et qu’on réfléchisse sur ça’’.
C’est pourquoi, assure M. Haba, ‘’on ne souhaite pas que quelqu’un qui a moins de 25 ans ne soit pas à l’école ou qu’il ne soit pas en train d’apprendre un métier’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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