Maître Jocamey Haba pointe du doigt la France : ‘’Pour éliminer le président Dadis, il fallait utiliser le général Sékouba Konaté”

Dans la deuxième phase des plaidoiries du procès du 28 septembre, l’avocat de l’ancien chef de la junte a dénoncé ce qu’il considère comme étant un complot ourdi contre son client pour l’éjecter du fauteuil présidentiel. Maître Jean-Baptiste Jocamey Haba pointe du doigt la France. 

Revenant sur le long exil de son client au Burkina Faso, Maître Jean-Baptiste Jocamey Haba rappelle que Dadis Camara a été forcé de rester pendant 11 années hors de son pays et a été privé de ses droits les plus élémentaires.

‘’Le droit d’aller et de venir, de circuler librement, le droit de rentrer dans son pays, y sortir librement. Même quand sa maman est décédée, nous avons battu tous les pavés de Conakry pour qu’il passe par ici, mais il a été contraint de passer par le Libéria, un autre pays qui a accepté de recevoir l’ancien chef d’Etat d’un pays souverain (…). Il a même été accompagné par les militaires de la garde présidentielle burkinabé avec à leur tête le général Gilbert Diendéré, homme de confiance du président Blaise comme s’il n’existait pas des gens capables en Guinée d’assurer la sécurité d’un ancien chef d’Etat’’, martèle-t-il.

En réalité, selon l’avocat, ‘’ce n’était nullement pour assurer sa sécurité, mais pour le surveiller et contrôler ses faits et gestes afin de s’assurer qu’il retourne à Ouagadougou pour la continuation de sa détention à ciel ouvert. Une détention qui a été organisée à partir du Maroc. D’ailleurs, c’est le régiment de la sécurité présidentielle du Burkina qui l’a accueilli à l’aéroport international de Ouagadougou lorsque son avion médicalisé mis à sa disposition par le Roi Mohamed VI, a été détourné pour se poser au Burkina après que le président français, son ministre des affaires étrangères, l’attaché militaire de l’ambassade de France en Guinée, Alpha Condé, le général Sékouba Konaté, la communauté dite internationale soient assurés de mettre le président Dadis out parce que son sort a été scellé au Maroc’’.

Plutôt dans son intervention, l’homme de droit a révélé que son client s’est retrouvé piégé dans un complot organisé par Alpha Condé, Sékouba Konaté, Toumba Diakité et la France. ‘’Qu’est-ce que la France a gagné comme profit ?’’, s’interroge-t-il, tout en indiquant qu’en ‘’parlant de commanditaires, j’ai parlé du président Sarkozy que j’accuse, de Bernard Kouchner que j’accuse, de l’ambassadeur de la France en Guinée Jean Graebling que j’accuse. J’ai parlé du fameux responsable des renseignements que j’accuse aussi’’.

‘’Le 28 septembre est la revanche d’une puissance humiliée à la même date, 51 ans plus tôt. C’était l’anniversaire du référendum guinéen qui a ouvert la voie à l’indépendance. Cette puissance humiliée, c’est bien la France qui ne veut pas que la Guinée commémore la date de la chute de l’empire colonial français en Afrique (…). C’est toujours comme ça. Pour éliminer Thomas Sankara, on a utilisé Blaise Compaoré. Pour éliminer Patrice Lumbumba, on a utilisé Mobutu. Pour éliminer le président Dadis, il fallait utiliser le général Sékouba Konaté, passer par des hommes de la Guinée. C’est la même politique coloniale’’, ajoute le conseil de Dadis Camara.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

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