Les autorités de la transition ont toujours exprimé la volonté de doter la Guinée d’une constitution qui, selon elles, résistera au temps et à la tentation des hommes. Mohamed Traoré, membre du Conseil national de la transition (CNT), estime que seul le peuple de Guinée a la légitimité de choisir la loi fondamentale qu’il lui faut à l’issue d’un référendum constitutionnel.
L’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats indique les autorités de la transition ne doivent pas perdre de vue que le peuple de Guinée demeure le seul souverain à choisir ses institutions.
‘’Depuis quelque temps, on entend dire que la Guinée doit être dotée d’une constitution qui résiste au temps et à la tentation des hommes. C’est devenu une formule très usitée partout et à toutes les occasions’’, fait remarquer Mohamed Traoré, avant de se demander : “Qu’est-ce qu’une constitution qui résiste au temps et à la tentation des hommes ?’’.
‘’Arrêtons de nous leurrer. Le peuple, pas une fraction du peuple, mais le peuple est et reste le seul souverain dans une République. À ce titre, il a un droit inaliénable de réviser ou de changer sa constitution en adoptant une loi fondamentale qui prenne en compte ses aspirations. Car en fin de compte une constitution n’est rien d’autre qu’une vision exprimée dans un texte juridique’’, poursuit-il.
Ce conseiller national de la transition estime que ‘’la longévité d’une constitution dépend aussi de sa capacité à s’adapter, d’où la nécessité de révisions constitutionnelles voire de changement de constitution dicté par des impératifs qui transcendent les intérêts personnels’’.
Pour lui, ‘’même si le contenu d’une constitution est fondamental en ce sens qu’il doit refléter les réalités de la société, elle ne vaut que par le respect que lui vouent les membres de cette société. Le problème est donc moins la révision ou le changement de constitution que le but qui lui est assigné’’.
‘’Si le but d’une révision ou d’un changement de constitution est d’en améliorer le contenu, de rendre meilleure la démocratie ou plus fortes les institutions, il n’y a rien plus normal et même nécessaire. Mais s’il s’agit de satisfaire uniquement les ambitions personnelles d’un homme ou d’un groupe d’hommes, la constitution devient dans ce cas un simple jouet. C’est très malheureusement ce qui est courant sous les tropiques. Et c’est ce qui est à éviter ou à combattre’’, ajoute Me Traoré.
Pour cela, conclut-il, ‘’il faut nécessairement agir sur les mentalités en inculquant aux citoyens, mais aussi et surtout aux dirigeants « le culte » de la constitution ou de la loi plus généralement. C’est sûrement plus facile à dire qu’à faire. Mais c’est le passage obligé pour amener les uns et les autres à se soumettre de bon gré à la constitution et à se battre pour la défendre’’.
Pathé BAH, VisionGuinee.Info
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