Protection des données et éthique : la Guinée réaffirme son engagement à renforcer sa sécurité numérique

A l’occasion du lancement de la 7ᵉ édition du Transform Africa Summit, qui se tiendra à Conakry du 12 au 14 novembre 2025, Rose Pola Pricemou, ministre des postes, télécommunications et de l’économie numérique, a dévoilé la stratégie nationale visant à encadrer la protection des données et à garantir l’éthique numérique, des éléments cruciaux face à l’essor de l’intelligence artificielle.

Interrogée sur les stratégies actuelles mises en place pour encadrer la protection des données et ‘’surtout veiller sur l’éthique’’, la ministre Rose Pola Pricemou a rappelé l’existence d’un cadre institutionnel et l’introduction d’un nouveau dispositif législatif.

Dans sa prise de parole, elle a souligné le rôle clé de l’entité régulatrice. ‘’Il faut quand même savoir qu’au-delà de tout, on a une entité qu’on appelle le régulateur aujourd’hui, qui est en charge des postes et télécommunications, et qui s’assure de veiller sur l’intérêt des usagers’’, a-t-elle expliqué.

Faisant le lien entre le thème du sommet et l’évolution technologique, elle a insisté sur l’impact de l’intelligence artificielle, qui entraîne ‘’une grosse consommation de données, de données qu’on produit, de données qui peuvent être produites aussi’’.

La Guinée s’engage activement à renforcer son dispositif légal. La ministre Pricémou le confirme qu’aujourd’hui, ‘’nous avons soumis une loi sur la protection des données à caractère personnel, une loi qui va plus loin et qui va aussi veiller à encadrer toute cette sphère visant l’atteinte de cet objectif de protection des données à caractère personnel’’.

Ce texte législatif prévoit la création d’une nouvelle institution de surveillance. À ce propos, la ministre précise que ‘’nous envisageons la mise en place d’une autorité qui sera en charge de la protection des données, qui va veiller à comment les données sont produites, comment elles sont utilisées, qui y a accès, et qui va vraiment s’assurer d’être la police de contrôle du traitement de ces données’’.

« Donc, il y a des choses qui sont en train d’être faites », affirme la patronne des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique, ajoutant qu’au-delà du cadre légal, la sécurité des systèmes d’information demeure une priorité, garantie par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).

‘’Aujourd’hui, nous avons l’ANSSI aussi, qui est là et qui s’assure que l’ensemble des systèmes d’information de l’État et de ceux qui détiennent des données cryptiques respectent un certain nombre de règles. Il faut que vous ayez un système de sécurité pour ne pas être atteint’’, mentionne Rose Pola Pricemou.

Elle souligne par ailleurs la nécessité d’une vigilance constante. ‘’Récemment, nous avons vu qu’au Sénégal, la direction générale des impôts a fait l’objet d’une attaque, et l’ANSSI veille à ce que ce type de situation ne se produise pas, en se concentrant sur plusieurs axes d’audit et de contrôle. Est-ce que l’infrastructure est apte à cette vocation ? Est-ce que nous avons un système d’audit organisationnel qui veille à ce que les accès soient contrôlés, les accès privés, mais aussi les accès logiques ?’’, s’interroge-t-elle.

La ministre s’interroge enfin sur le niveau de préparation des acteurs en se demandant ‘’si l’ensemble des acteurs, dans l’organisation, dans nos différentes structures, sont sensibilisés ? Aujourd’hui, nous avons des programmes de formation et de sensibilisation à travers toutes ces organisations pour développer les idées et la sensibilité des uns et des autres à l’usage du numérique’’.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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