[dropcap]J[/dropcap]e savais d’avance qu’on allait les tricher. Si j’étais à leur place, je n’aurai jamais signé l’accord politique du 20 août qui les a amenés à participer au scrutin. C’est un accord bidon et l’opposition s’est laissée avoir’’.

Ces mots sont ceux de l’ancien ministre de la Justice, le Professeur Salifou Sylla, dans un entretien accordé à VisionGuinee. Pour lui, après avoir été battue au premier tour par Alpha Condé, ‘’l’opposition ne doit s’en prendre qu’à elle-même’’.

Parlant de l’accord politique du 20 août, notre interlocuteur rappelle qu’il était prévu d’assainir le fichier électoral. Mais, se demande-t-il, ‘’à 3 ou 4 semaines de l’élection, est-ce qu’on pouvait enlever plus d’un million de trucs (doublons) qu’on avait mis sur cette liste ?’’

Pour ce qui de la recomposition des délégations spéciales réclamée par l’opposition, l’ancien ministre de la Justice pense qu’il s’agit d’une réclamation relevant de la ‘’stupidité et de l’enfantillage’’. Parce que, argue-t-il, ‘’on sait que ces délégations étaient illégales et illégitimes, l’opposition a passé son temps à dénoncer de telles structures illégales mais elle a accepté de s’associer à celles-ci en y envoyant ses représentants’’.

L’opposition, insiste le Pr. Sylla, ne devrait pas signer cette accord politique. ‘’Elle s’est une balle dans le pied, elle ne doit donc s’en prendre qu’à elle-même’’.

Au lendemain du scrutin du 11 octobre, les sept adversaires d’Alpha Condé ont demandé l’annulation de l’élection. Sidya Touré de l’UFR et Cellou Dalein Diallo de l’UFDG se sont retirés peu après du processus électoral. L’ancien ministre de la Justice dit ne pas être étonné par ce qui leur est arrivé : ‘’Vous saviez à l’avance qu’on va vous tricher, avant même de voter, vous dites que vous n’accepteriez pas les résultats. Malgré tout, vous participer au scrutin. Il faut avoir la responsabilité. Ça ne m’étonne pas, je savais que ces élections ne seraient jamais correctes’’.

En ce qui ce concerne les éventuels recours auprès de la Cour constitutionnelle envisagés par certains candidats, Pr. Salifou Sylla indique : ‘’Même s’ils font des recours, ça ne changera rien. Il faut un miracle pour que la constitution change ces résultats, et il n’y en aura pas’’.

Aissatou Diallo, pour VisionGuinee.Info

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