[dropcap]L'[/dropcap]Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) traverse une crise interne. Dès le lendemain de la défaite de Cellou Dalein Diallo à la présidentielle du 11 octobre, son vice-président Bah Oury appelle à tirer les leçons de gestion du parti durant ces dernières années. 

Avec son rapprochement avec le président Alpha Condé, Bah Oury est-il en passe de démolir son parti? “Je ne pense pas qu’il puisse s’engager dans une entreprise de démolition de l’UFDG. Il a besoin de rentrer en Guinée. Nous souhaitons qu’il rentre. Je pense que s’il est là, on pourra discuter des divergences qui existent entre nous. S’il s’engage dans la voie de la division de l’UFDG, cette entreprise est vouée à l’échec”, répond Cellou Dalein Diallo dans un entretien à Guineeactu.

Et de poursuivre : “Bah Oury était déterminé à lutter contre la dictature. Pendant longtemps, il m’a reproché d’être plutôt accommodant. Je ne le vois pas se mettre avec M. Alpha Condé pour lutter contre moi dans les faits (…)”.

Pour l’intérêt de la démocratie et de la Guinée, indique Dalein, on devrait préserver la force que représente l’UFDG.  Il espère qu’au retour de Bah Oury à Conakry, ce dernier s’inscrira dans cette dynamique. Même si, avoue-t-il, “on a des malentendus, des ambitions personnelles, des divergences sur la manière de lutter contre M. Alpha Condé, mais pas ailleurs. Il disait qu’il fallait déployer plus de vigueur, plus de force pour faire tomber Alpha Condé. Je ne le vois pas se mettre du côté de celui-ci”.

Depuis plusieurs semaines, Bah Oury réclame un changement de leadership au sein de l’UFDG. Cellou Dalein Diallo rétorque que le parti vient de sortir d’un congrès. Et tous les dirigeants ont été élus pour une durée de 5 ans. “Bah Oury a été élu vice-président chargé des relations extérieures et de la communication. Une résolution dispose que sur le plan protocolaire, il vient immédiatement après le président et peut le remplacer en cas d’absence”, souligne l’ancien Premier ministre.

“Lors de notre dernière conversation, je lui ai dit que nous avons bien fait d’aller aux élections législatives et à l’élection présidentielle”, raconte Dalein, qui assure qu’“un parti qui boycotte en permanence (des élections) finit par mourir car les campagnes électorales vivifient et animent le parti. Lui (Bah Oury), estime qu’avec Alpha Condé, les élections ne servent à rien”.

Si son parti n’a pas conquis le pouvoir en 2010 et en 2015, le chef de l’UFDG ne souhaite pas baisser les bras. “Maintenant, nous devons nous organiser” pour la conquête du pouvoir. L’ancien Premier n’est cependant pas prêt à endosser seul la responsabilité de son échec à la présidentielle : “Dire que l’UFDG n’a rien fait, que Cellou a perdu par sa faute, non !”, s’exclame-t-il, avant de conclure : “On peut discuter de la stratégie à adopter. Le débat est ouvert”.

Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

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