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Crise politique : les bons offices de la communauté internationale payeront-ils ?

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[dropcap]D[/dropcap]epuis la tenue des municipales, le 4 février dernier, le landerneau sociopolitique est en pleine ébullition en Guinée. En effet, aux marches-meetings succèdent les journées villes mortes sur fond de violences. A preuve, selon un décompte effectué par la presse guinéenne et des organisations de défense des droits de l’Homme, douze personnes ont péri dans les violentes manifestations qui ont suivi le scrutin communal.

Et ce n’est pas tout. Car, au moins six militants de l’opposition sont, depuis lors, derrière les barreaux. Face à cette crise qui n’en finit pas, la communauté internationale a décidé de voler au secours de la Guinée en tentant une médiation entre le pouvoir d’Alpha Condé et l’opposition menée par Cellou Dalein Diallo.

A cet effet, une délégation d’ambassadeurs des Nations unies et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rencontré, le 16 mai dernier, l’opposition politique guinéenne. A la demande de ces missi dominici de la communauté internationale, Dalein Diallo et ses camarades ont annoncé la suspension de leurs manifs de rue.

On aurait applaudi à tout rompre si dans la foulée, les opposants au régime d’Alpha Condé n’avaient pas annoncé qu’ils boycotteraient, comme ils l’ont toujours fait, le dialogue politique inter-guinéen et ce, jusqu’à nouvel ordre. Car, du coup, on a la fâcheuse impression que les acteurs politiques guinéens ont réalisé à la fois un pas en avant et deux en arrière, tant et si bien que l’on se demande si les bons offices de la communauté internationale produiront les effets escomptés. On attend de voir.

Alpha Condé doit se montrer bon prince

Toujours est-il que l’opposition et le pouvoir doivent retenir une chose : quand on va à la table des négociations, on doit être prêt à faire des concessions. C’est, du reste, pourquoi les uns et les autres doivent mettre de l’eau dans leur vin afin de permettre à la Guinée de sortir de l’apoplexie sociopolitique dans laquelle elle se trouve depuis quelques années.

En tout état de cause, si la médiation en cours fait flop, la communauté internationale, quant à elle, aura fait sa part de chemin et la responsabilité en incombera à la classe politique qui, avec une incurie à nulle autre pareille, donne l’impression de se soucier du peuple guinéen comme d’une guigne. Et c’est peu dire. Car, comme le dit l’adage, « à force de trop tirer sur la corde, on finit par la casser ».

Cela dit, Alpha Condé doit se montrer bon prince en lâchant du lest. Plutôt que de faire dans la condescendance, comme le lui reproche l’opposition, il doit avoir le sens de l’écoute et du compromis. Car, ce n’est pas parce que la critique émane de l’opposition, qu’elle n’est pas objective.

Mieux, c’est de la contradiction que naissent les meilleures idées. Et Alpha Condé, en tant que professeur, le sait mieux que quiconque ; lui qui, naguère, promettait de procéder à un « grand remaniement ministériel » afin de « mettre des ministres qui sont à l’écoute de la population et qui s’occupent de leurs programmes ». Peut-être va-t-il maintenant passer de la parole aux actes, avec la démission annoncée, hier, 17 mai 2018, du Premier ministre Mamady Youla et de son gouvernement.

Boundi OUOBA, in Le Pays

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2 commentaires
  1. I. Mb. SOW dit

    La CEDEAO en particulier ne se serait pas soucié d’infléchir uniquement la position du camp des victimes, si CDD et l’opposition s’étaient avisés de recourir ne serait-ce qu’une seule fois à la juridiction de cette instance panafricaine depuis le temps que leurs manifestants tombent impunément sous les balles des assassins du pouvoir d’AC.
    Quant à la décision de l’opposition de boycotter ce que l’auteur appelle « le dialogue inter-guinéen », on voit qu’il ne connaît pas bien ce qui se passe dans ce pays depuis 2010. Car qui dit dialogue, dit compromis et accord(s), mais à condition que les accords signés officiellement soient tant soit peu respectés et honorés par les parties signataires. Touches choses qui ne font pas partie des moeurs politiques du pouvoir actuel de Conakry. D’où la méthode idoine du blocus qui permet de braquer les projecteurs sur ce processus de duperie à ciel ouvert que constituait ce dialogue de sourds.

  2. Soumah dit

    I.mb sow tu racontes des conneries

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