[dropcap]L[/dropcap]e tout, une pluviométrie abondante, deux saisons dont une de pluie abondante et l’autre de soleil, des richesses naturelles immenses, l’océan, des rivières et des fleuves, des montagnes, des savanes et des forêts, une faune riche et diversifiée.

L’essentiel manquant, des hommes imbus de valeurs morales, d’intégrité, de responsabilité, du sens commun, de moralité et de foi.  Bien entendu, je ne parle pas de la foi qu’on exhibe; mais celle qu’on ressent, qu’on vit de façon intime et au plus profond de soi.

Dieu, semble-t-il, ne pouvant tout accorder ici-bas à sa créature, aurait pu, comme il a offert au Sénégalais, l’inverse de ce qu’il a jugé nécessaire d’offrir à la Guinée.

Malheureusement, ne consultant pas les hommes pour prendre ses décisions, notre pays et les guinéens que nous sommes, semblent condamner malheureusement à se contenter de cet environnement de rêve marqué par une réalité désenchantant.

Chaque jour qui passe depuis notre indépendance, les guinéens vivent entre rêve et désenchantement; une situation de bon an, mal an. Les guinéens toujours déçus, frustrés, s’invectivent, s’accusent, s’en veulent au point qu’on arrive parfois, à s’interroger sur l’avenir de notre vivre ensemble.

Chacun préfère tirer sur sa corde peu importe si elle fera tomber d’autres; l’essentiel étant de récupérer son butin.

Ceux qui gèrent les affaires publiques n’ont aucun sentiment d’appartenance et/ou de redevabilité et pillent le pays, non pas pour vivre; mais pour empêcher les autres guinéens de vivre. Les guinéens chacun de son côté, renvoie la responsabilité de cette  regrettable aux autres.

Chacun pense que l’effort pour changer cette situation incombe aux autres. Au final, la République est devenue orpheline, personne ne s’en soucie pour poser des actes qui la protègent ou la préservent.

Et pourtant, dans cette situation de responsabilité presque partagée, chaque guinéen devrait savoir que la Guinée ne sera que ce voudront les guinéens et s’investir à faire évoluer positivement la donne actuelle.

En attendant, comme impuissant, sa jeunesse ne rêve l’avenir qu’ailleurs. C’est dommage et regrettable; c’est incompréhensible gâchis.

Boubacar SOW
Fribourg (CH)