[dropcap]Q[/dropcap]uatorze jours après la disparition miraculeuse du journaliste reporter d’images au groupe Hadafo Médias, Chérif Diallo, plusieurs centaines de journalistes, aidés par des acteurs de la Société civile, des membres de la famille du disparu, ainsi que des étudiants de l’université Réné Lévesque, ont pris part ce mercredi 5 août à une marche blanche qui est partie de la mosquée sénégalaise pour le ministère de la Communication.

La marche encadrée par des agents de forces de l’ordre a également connu la participation du ministre de la Communication, Alhousseiny Makanéra Kaké venu témoigner, dit-il, du soutien et de la préoccupation du gouvernement.

Il était 10H quand les marcheurs ont fait le départ à Kouléwondy. Direction, ministère de la Communication via la Haute autorité de la Communication (HAC) et le ministère des Droits de l’Homme.

Vêtus pour la plupart de t-shirt blanc, avec des brassards rouges à l’avant-bras, les marcheurs brandissaient des pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire : ‘‘Alerte disparition du journaliste Chérif Diallo d’Espace TV, faites quelque chose’’, ‘‘Aidez-nous à retrouver notre chef de département Chérif Diallo’’, entre autres.

Sur une distance de près de 5 km, ils scandaient des slogans comme : ‘‘Rendez-nous Chérif sain et sauf’’, ‘‘Disparition de journaliste, plus jamais ça !’’, ‘‘Journaliste disparu, on n’en veut plus !’’, ‘‘Ensemble, retrouvons Chérif’’.

Après plus d’une demi-heure de trajet, les manifestants ont rallié la HAC. Mais avant, deux crochets sont faits : l’un en face du Palais Sèkhoutouréya et le second à la devanture du Haut commandement de la gendarmerie nationale, direction de la justice militaire. A ces endroits, un seul message est lancé : ‘‘Aidez-nous à retrouver notre ami Chérif Diallo’’.

Au siège de l’instance de régulation des médias, l’honneur est revenu à Moussa Yéro Bah du groupe Hadafo de livrer le message porté par son médium au nom de l’ensemble de la presse guinéenne suite à cette disparition qui fait grandir la peur du jour au jour au sein de la corporation et de la famille du journaliste.

En réponse, la présidente Martine Condé a réitéré le ferme engagement de son institution à œuvrer pour que soit retrouvé le jeune Chérif Diallo. Elle a saisi l’instant pour en appeler aux journalistes à faire de la HAC leur premier recours en cas de difficulté. Car, selon elle, c’est la HAC qui s’est auto saisie du dossier et non le groupe qui devrait pourtant le faire.

Dans la foulée, le tout-nouveau président de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (Urtelgui), Sanou Kerfala Cissé a livré un discours pour marquer le désarroi de son organisation face à cet état de fait, avant d’exprimer tout son soutien au mouvement.

Egalement, le ministre des Droits de l’Homme et des libertés publiques, Kalifa Gassama Diaby -qui n’avait pas pris part à la marche- a certes été alerté par l’écho que cela donnait devant son département. Il s’est joint aux marcheurs pour dénoncer une telle pratique du genre premier en Guinée.

Avec la même allure qu’au départ, les marcheurs se sont dirigés vers le port artisanal de Boulbinet pour ainsi se retrouver au ministère de la Communication où la marche a pris fin.

Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info

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