[dropcap]A[/dropcap]rrivée à Conakry le jeudi 4 juillet dernier, la procureure de la Coup pénale internationale (CPI) a bouclé sa visite samedi. Avant de quitter la capitale guinéenne, Mme Fatou Ben Souda a animé une conférence de presse pour faire le bilan de sa mission qui a duré 48heures.

Face aux journalistes, elle a déclaré que depuis l’ouverture de l’examen préliminaire par le bureau de la CPI, quelques semaines après le douloureux événement du 28 septembre 2009, le bureau de la procureure de la CPI a effectué onze visites en Guinée, dont la dernière datant du mois de mai dernier.

L’objectif de sa visite à Conakry est de faire le point sur l’enquête judiciaire concernant les crimes commis en septembre 2009 menée par les autorités guinéennes conformément à leurs obligations de poursuivre et de juger des auteurs de crimes relevant de la compétence de la CPI.

‘’Je suis aussi venue m’informer de la possibilité de tenir un procès d’assises dans un délai raisonnable. A cet égard, j’ai rencontré les autorités guinéennes, les magistrats en charge du dossier, les représentants de la communauté internationale, de la société civile et les victimes’’, a dit la procureure de la Cour pénale internationale.

‘’A l’issue de ces rencontres, j’ai constaté de progrès importants et encourageants dans l’enquête conduite par le pool de juges d’instruction. De nombreuses personnalités de haut rang ont été inculpées, de centaines de victimes ainsi que des témoins clés ont été auditionnés’’, a-t-elle ainsi ajouté, précisant que 14 personnes ont déjà été inculpées et ce nombre va peut-être croitre avec l’enquête qui suit son cours.

Six ans après les crimes perpétrés au stade du 28 septembre, Mme Ben Souda tient à rendre hommage aux victimes pour leur persévérance, particulièrement celles de violences sexuelles qui, selon elles, ont joué un rôle déterminant dans l’avancement du dossier.

Dans ce processus, avoue-t-elle, ‘’il faut reconnaitre le soutien des autorités guinéennes, du ministre de la Justice en particulier au travail des juges d’instruction’’. La preuve, indique-t-elle, ‘’ les juges ont reçu des moyens supplémentaires pour exécuter leur mandat en toute indépendante malgré les défis majeurs comme l’épidémie d’Ebola qui a touché le pays’’.

Le second objectif de son séjour à Conakry, détaille la procureure de la CPI, est qu’il faut absolument éviter que de nouveaux crimes soient commis quelque soit la situation et les circonstances. Car, souligne-t-elle, ‘’nous savons que les violences ont souvent lieu à l’occasion des élections. C’est pourquoi, comme je l’ai fait en 2010, j’appelle tous les acteurs politiques à s’assurer du déroulement des élections dans le calme et que leurs partisans s’abstiennent de toute violence’’.

Avant de partir, tient-elle à rassurer, ‘’je continuerai à suivre de près la situation’’. En attendant, conclut Mme Fatou Ben Souda, la Guinée doit démontrer, conformément à son statut d’Etat partie à la CPI, sa volonté de lutter et sa capacité à lutter activement contre l’impunité et le recours à la violence.

Ciré BALDE, pour VisionGuine.Info

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