[dropcap]L[/dropcap]’ancien Premier ministre de la transition, sous le général Sékouba Konaté, ne passe pas par quatre chemins pour accuser Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo d’etre responsables de l’impasse politique actuelle. “Dès qu’on s’approche d’une solution, chacun d’entre eux regarde son nombril. Alors on tourne en rond”, indiquait la semaine dernière le doyen Jean Marie Doré sur la radio Espace Fm. 

Pour le cas de Sidya Touré, le président de l’Union pour le progrès de la Guinée affirme que le leader de l’UFR voulait faire cavalier seul pour proposer en 2010, l’organisation de présidentielle avant les communales et les législatives: “Lorsque nous étions à Ouaga, il s’agissait pour chaque partie, c’est-à-dire le CNDD et les forces vives, de déposer devant le facilitateur (Blaise Compaoré) un mémorandum. Il fallait qu’on présente un texte uni. Or le président de l’UFR voulait qu’on passe d’abord par les élections présidentielles avant d’organiser les élections locales”.

Et de poursuivre: “On est intervenu sans succès et M. Sidya avait dit que si on ne prend pas les élections présidentielles avant les communales, qu’il ferait son mémorandum séparément. Ce qui aurait pour effet de ridiculiser complètement la délégation des forces vives”.

Conséquence, souligne Jean Marie Doré, “on a donc commencé par les élections présidentielles”. Mais une fois que le président est élu avant les législatives que ce soit en Guinée, au Sénégal, en Algérie ou dans n’importe quel pays africain, indique le doyen Doré, “il demande au peuple de lui donner les moyens de gouverner : avoir un parlement qui vote des lois. C’est pour cela que nous voulions éviter l’organisation de la présidentielle avant les locales”.

Mais Sidya Touré n’est pas le seul à adopter une posture qui fait capoter les stratégies de l’opposition, assure l’ancien Premier ministre. “Nous avions proposé dans les débats à la Maison commune en 2013 qu’on renvoie les législatives à une date qui permettrait de mieux préparer le terrain”. Au moment d’aboutir, raconte-t-il, “M. Cellou Dalein est allé négocier avec le président de la République. Il est parti à l’insu de tout le monde pour dire qu’il accepte la proposition du gouvernement à condition qu’on lui garantisse les députés uninominaux du Foutah”.

“Ce sont des choses de ce genre qui prostituent le climat politique et on veut montrer du doigt le gouvernement”, affirme Jean Marie Doré, qui pense que tout gouvernement favoriserait de tels comportements de l’opposition.

 Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

00224 628 32 85 65/sidy.bah@visionguinee.info