[dropcap]D[/dropcap]e nos jours, il est regrettable de constater que beaucoup ont des talents qu’ils ignorent ou simplement qu’ils n’ont pas le courage de prendre leur destin en main. Cette situation fait que des milliers de jeunes ont perdu le sens de la raison.

Parce que n’ayant plus de repères et aucune perspective d’avenir ne semble possible pour eux. Dans cette catégorie, il y a malheureusement certains qui se lancent en haute mer et les moins courageux vendent la dignité au premier offrant.

En revanche, les quelques rares qui tentent de se démarquer et à s’engager sur la voie de l’auto-emploi rencontrent généralement des obstacles, qui font que parfois on a envie de se demander s’il faut vraiment abandonner ou continuer le chemin ? Ne perdons pas de temps, il faut tout de suite choisir la seconde option. Car, le bonheur n’existe pas ailleurs et l’on est toujours mieux chez soi.

Il y a quelques jours, quelqu’un, un ami du quartier m’a dit qu’il a toujours été « premier de sa classe et majeur de sa promotion » à la fin des études supérieures. Cependant, il se trouve qu’il est toujours au chômage. Dans ce cas, comment peut-on se retrouver dans une telle situation ? Je lui ai répondu simplement que le diplôme n’est qu’un détail et dans le monde que nous vivons, c’est une sorte de formalité. Autrement dit, théorique.

Lorsque vous vivez dans un pays, où tous les décideurs qui se succèdent à la tête des institutions n’ont apporté et n’apportent que tristesse et désolation, il n’y a pas une place pour l’égalité des chances. Les jeunes doivent refuser des discours à la fois populistes et hypocrites que tiennent à longueur de journée des acteurs politiques ou d’une prétendue société civile, qui ont donné tout ce qu’il pouvait. C’est en quelque sorte dire que la cause de nos malheurs ne se trouve pas ailleurs.

Tous les régimes politiques ne pensent qu’à se maintenir et à s’arroger le luxe de se servir de nos ressources. Cela depuis toujours, malheureusement. Par ailleurs, comment comprendre que les moins compétents occupent et succèdent à la tête des fonctions stratégiques comme si c’était une question d’héritage ? Soyons sérieux et regardons les choses en face !

Dans sept semaines, le 02 octobre prochain les guinéens vont célébrer le 58e anniversaire de l’indépendance nationale. Durant plus de cinquante ans, les gouvernants ont servi à quoi ? Pas d’écoles dignes, pas d’hôpitaux modernes, pas de routes, pas d’emplois, pas d’eau, pas d’électricité, etc. La Guinée manque de tout sauf des cadres corrompus et dont la conscience professionnelle n’est pas un critère à soutenir. Jeunes de Guinée, allez-vous accepter cela comme si c’était une parole divine ? Ou bien il y a une catégorie de guinéens qui ne mérite pas la générosité de notre terre bénie ?

Si chacun pense mériter le niveau de retard de notre pays et si en toute indépendance, chaque guinéen et guinéenne estime qu’il est juste d’encourager les pratiques honteuses, alors libre à vous. Toutefois, je suis convaincu qu’il faut être capable d’imaginer des projets d’avenir et croire en ses capacités. La victoire n’est pas proche mais il ne faut pas désarmer. Donc, battons-nous jeunes !

Aliou Baldé, journaliste indépendant
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