[dropcap]L'[/dropcap]ouvrage ‘’Mémoire collective, une histoire plurielle des violences politiques en Guinée’’, à peine sorti, suscite la polémique. Fruit de la collaboration entre des universitaires guinéens et français, des journalistes de RFI et défenseurs des droits de l’homme de la FIDH, le livre retrace 60 ans de violences politiques dans notre pays.

Fruit d’un travail d’une année et demi, l’ouvrage suscite de nombreuses critiques. ‘’Ceux qui critiquent ce livre n’ont qu’à le lire d’abord’’, réagit Laurent Correau, l’un des auteurs du livre, qui estime qu’il faut, à un moment donné, que les gens aient le courage de revenir sur les moments douloureux qui ont marqué la Guinée.

‘’On a vu des gens qui disaient comment des français peuvent parler de l’histoire de la Guinée (…). Ils n’ont évidemment pas lu le livre.’’, assure le rédacteur en chef du service de la Radio France International, invité de l’émission Œil de lynx. A ses détracteurs, il formule une requête : ‘’Qu’on ne me fasse pas le procès juste parce que je m’appelle Correau et je suis français. Qu’on juge ma parole, mes textes. Qu’on fasse la même chose pour tous les auteurs de ce livre’’.

Le journaliste se dit convaincu que tout le monde gagnera en sérénité si le débat tournait autour d’une discussion intellectuelle sur la matière qui est portée dans cet ouvrage et non pas sur un procès d’intentions sur l’origine des auteurs. ‘’Est-ce que le fait pour moi d’être français fait de moi un auteur qui n’est pas objectif, intéressant ?’’, souhaite-t-il savoir, avant de poursuivre : ‘’Tierno Monenembo a écrit un roman sur l’histoire de la France qui est magnifique. Les français ont apprécié l’ouvrage. Nous sommes au 21^e siècle. Les guinéens écrivent sur la France et les français écrivent sur la Guinée’’.

Aucun agenda caché…

Le livre ‘’Mémoire collective, une histoire plurielle des violences politiques en Guinée’’ est paru à quelques jours de la date du 28 septembre, marquant le 60e anniversaire du ‘’Non’’ au référendum gaullistes. Pour le doyen Elhadj Biro Kanté, l’un des compagnons de l’indépendance, ce livre est un ‘’ordurier qui tend à jeter sur le président Ahmed Sékou Touré tout ce qu’il y a comme ordures afin de pouvoir de continuer la guerre qu’on a menée contre lui et la Guinée depuis le 28 septembre 1958’’.

‘’Il n’y a aucun complot derrière, aucun agenda caché. Nous partageons avec la Guinée un moment de commémoration’’, réplique Laurent Correau, qui assure l’ouvrage n’est qu’une contribution sur l’histoire de la Guinée. ‘’Nous arrivons avec un cadeau d’anniversaire, et on nous dit qu’on a un agenda caché’’, s’étonne notre confrère’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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