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Le DG du SNABE rassure les boursiers guinéens à l’étranger : ‘’On va payer tout ce qu’on doit comme arriérés’’

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Des étudiants boursiers au Maroc et en Russie dénoncent leurs difficiles conditions de vie liées au non-paiement par l’Etat de leurs compléments de bourses depuis plus de huit mois pour certains. Ils annoncent un préavis de grève.

Pour en savoir davantage sur les raisons du retard du paiement des compléments de bourses des étudiants guinéens au Maroc et en Russie, VisionGuinee a rencontré le directeur général du Service national des bourses extérieures (SNABE).

Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, Mohamed Bamba Camara, a précisé que le retard du paiement des compléments des bourses s’explique par un travail d’assainissement entamé par son service afin de faire le point sur la liste totale des boursiers guinéens. Lisez…

VisionGuinee : M. le directeur général, quelle est la situation actuelle des boursiers guinéens ?

Mohamed Bamba Camara : Il y a toujours eu des problèmes sur la question des boursiers depuis le premier régime à tel point que le président Ahmed Sékou Touré a rattaché ce service à la présidence de la République afin de mieux contrôler les départs de boursiers. On a des gens qui ont eu des bourses depuis le temps du premier régime, on leur a retiré la bourse en faveur de d’autres. Ce problème est aussi vieux que la Guinée (…). On est perpétuellement en train de combattre ces réseaux. Cette ramification partait du SNABE aux ambassades, jusque dans les ministres. Donc tout cela amène des difficultés.

Dès la première année de notre arrivée, on a sorti beaucoup de gens. Durant le premier mois de contrôle, on a sorti plus de 300 000 dollars qu’on a économisés. Donc à chaque fois qu’on payait les bourses, on jetait 300 000 dollars. On s’est retrouvés avec une liste finale de 1487 étudiants boursiers. Cette année, quand on a vérifié, on est à environ 830 étudiants boursiers. De 1487, on s’est retrouvé à 800 et quelques étudiants. Depuis que nous sommes arrivés, nous avons ramené à la caisse un montant qui avoisine les 4 millions de dollars. Donc c’est ce premier contrôle qui a permis aux autorités de mettre en application quelque chose qui était chère au président de la transition, l’augmentation de la bourse des étudiants parce qu’elle était ridicule. Elle n’avait pas changé depuis 1987. On l’a doublée et on espère qu’avec un travail plus propre et acharné, on pourra l’améliorer davantage à la longue.

A combien sont payés aujourd’hui les boursiers guinéens ?

De 1987 jusqu’à l’arrivée des autorités actuelles, la bourse était à 40 dollars pour l’enseignement professionnel, 50 pour l’enseignement supérieur et 60 dollars pour les post-graduates. Chaque montant a été doublé aujourd’hui.

Depuis des mois, les étudiants guinéens à l’étranger, notamment ceux du Maroc et de la Russie, tirent le diable par la queue et se disent abandonnés par l’Etat. Qu’est-ce qui explique le retard accusé dans le paiement de leurs compléments de bourses ?

On ne peut parler d’abandon. On est dans un gouvernement de transition, les vannes sont fermées partout. Le gouvernement a décidé de doubler les bourses (…). Nous sommes dans un processus d’assainissement. Pour que les vrais étudiants boursiers puissent être bien traités, il faut que nous puissions sortir toutes les déperditions d’argent.

Oui, les boursiers guinéens vivent des moments très difficiles. Mais comme je le dis souvent, il faut passer par ces étapes un peu plus difficiles pour définitivement régulariser la situation, assainir la situation. Que ça soit en Russie, au Maroc ou ailleurs, pendant des années, des systèmes opaques ont été entretenus. Aujourd’hui, on nous demande d’assainir. Cet assainissement consiste à faire quoi ? Payer les ayants droit. Pendant longtemps, les gens ont pris l’habitude de créer des ayants droit, des fonds qu’on perdait. Le problème que nous avons, c’est que nous n’avons pas d’interlocuteurs fiables. Dans les ambassades, les informations qu’elles ont ne sont pas fiables. Parce que quand on nous envoie des informations il y a des gens qui sont soit décédés, qui ont abandonné ou qui ne sont jamais partis ou qui ont fini se retrouvent sur les listes.

Ce travail ne peut pas se faire très rapidement d’autant plus qu’on n’a pas une base de données ici. On est obligés de recouper les informations qui nous viennent de partout, poser des questions. On est en train de constituer une base de données. On a fait un assainissement, la première phase est terminée. Nous avons lancé une plate-forme auprès des étudiants pour s’enrôler directement. On est en train de consolider cette base avant que nous ne nous rendions sur place pour finaliser le travail par un enrôlement biométrique. La base est en train d’être constituée.

La commission qu’on a mise en place pour l’assainissement va pour faire le rapport final que je vais déposer. Il y a des étudiants qui sont boursiers depuis 20 ans. Est-ce que cela est normal ? Non. Pour le temps de l’assainissement, il faut accepter ce petit sacrifice. Nous sommes en contact avec les présidents des associations d’étudiants. On a une plateforme d’échange où ils peuvent poser des questions, formuler des recommandations. Ils savent que nous sommes sur un travail. C’est pourquoi, beaucoup ont été patients.  Nous on fait le travail qui sera validé par la hiérarchie et transmis dans le circuit financier pour le paiement. Cela suit son cours normal.

Quelles sont les dispositions prises par votre service pour régulariser dans l’immédiat le paiement de ces bourses ?

Il faut que les liste soient assainies, on a fait ce travail. On a fait l’engagement. On attend maintenant le virement. Pour cette fois-ci, on va payer tout ce qu’on doit comme arriérés. On est en train de voir comment payer les mois à venir pour que cette année soit réglée.  Comme ça, dès l’année prochaine, après l’enrôlement biométrique, on va pouvoir délivrer des cartes pouf qu’on finisse avec tous ces problèmes-là.

Déjà, on a lancé le processus qui va conduire au virement pour le paiement. On est au niveau des finances et de là-bas, ça va au trésor. Je ne peux pas dire que le paiement se fera dans une semaine ou dans 10 jours. Moi j’ai transmis les dossiers, le ministre m’a dit qu’il a donné l’accord. Donc ça va se faire. C’est vrai que les étudiants ont beaucoup fait, mais je leur demande de garder patience, de savoir qu’on est en train de guérir une maladie qui est de notre fait à tous.

Par Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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1 commentaire
  1. Dopavogui dit

    Moi j’apprécie beaucoup son travail, puisque nous parlons tous les jours de corruptions. Mais il faudrait qu’il sache qu’il n’est pas en sa première année dans ce département. L’année passée nous sommes restés à patienter jusqu’au vacances (après presque 10 mois). C’est très dangereux pour notre sécurité économique. Donc nous demandons doléances pour qu’il puisse nous payer. Nous souffrons énormément face à la flambée des prix des aliments de première nécessité et d’autres. Nous n’avons avons pas d’autres soutiens économiques en dehors du peu que nous recevons de la part de l’agence marocaine de la coopération internationale, alors cette somme nous permet tout juste de payer le loyer.

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