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Le fichier électoral guinéen, le vrai scandale !

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[dropcap]A[/dropcap] quelques mois des élections législatives et de la présidentielle, une des revendications du comité de suivi mise en place par les  partis politiques, communauté internationale  et acteurs de la société civile, est en train de faire preuve. Il s’agit de l’audit du fichier électoral. Une  demande de l’opposition guinéenne  qui  en fait  une priorité absolue.

Cette fois-ci, en présence des experts internationaux de l’OIF, l’UE, USA  et de ceux des partis politiques, le fichier guinéen qui a servi de base pour l’élection présidentielle de 2015 et des communales de 2018 est passé au peigne fin.

Après  l’audit, il s’avère aux yeux de tous que ce fichier est sérieusement corrompu et que toute élection organisée sur la base de celui-ci  ne peut être  transparente. Le constant est scandaleux !

Les constats sur Gemalto 

Selon l’analyse des experts, le système utilisé par l’opérateur Gemalto (opérateur qui a travaillé sur le fichier de 2015)   ne permettait  pas le contrôle de la date de naissance pour empêcher les personnes ayant moins de 18 ans à se faire enrôler. D’où la possibilité d’enregistrer des mineurs sans que cela ne soit un facteur bloquant. Ce qui explique le nombre important de mineurs lors du dernier  recensement des électeurs.

Plus grave, il  permet aux agents d’enregistrer des électeurs même s’il ne renseigne pas leurs empreintes digitales. Les experts ont observé que  1.574.388 électeurs sont  sans empreintes digitales (ces 1574.388 représentants le ¼ de l’électorat et 40% du taux de participation à la dernière présidentielle, sont probablement et majoritairement des électeurs fictifs ajoutés à la liste électorale).

Le dédoublonnage fantaisiste  de la CENI   

Le déboublonnage qui permet de faire en sorte d’identifier les doublons et les enlever du  fichier électoral afin de le rendre plus propre, cette opération  n’a jamais été sérieusement effectuée par la CENI.  45% des personnes enregistrées soit 3.051.773 des personnes enrôlées n’ont pas été dédoublonnées dans le fichier. Et l’institution  n’a jamais effectué de deboublonage automatique. Elle s’est plutôt  contentée de le faire de façon  manuelle. Ce qui donne la possibilité aux agents choisis pour cette opération  d’avoir la latitude d’éliminer ou pas en fonction de leur centre d’intérêt.

Hypertrophie d’inscription dans des zones

 Autres   anomalies constatées dans le fichier sont l’hypertrophie constatée dans les zones sur les cas de naissance et des inscriptions sur la liste. C’est le cas des circonscriptions électorales de  Faranah, Kankan et n’Nzérékoré où on constate dans le fichier une  sur-inscription allant jusqu’à 130% de la population à l’âge de voter,  alors que des  zones comme Kindia et Boké sont à 6 et 3 %.

Alors que ces anomalies devaient être corrigées, avant la transmission des données à un autre operateur, la CENI a procédé  à cette opération sans tenir compte des corrections. Ce qui donne naissance de grosses  inquiétudes. Mieux, selon des sources concordances la nouvelle Société à laquelle ces données auraient été transmises n’a aucune compétence dans ce domaine (Britec, une société tunisienne). Ce qui ouvre un autre boulevard au tripatouillage du fichier électoral. Une fois encore très inquiétant !

A l’analyse de  toutes ces anomalies issues des fichiers de 2015 et de 2018, d’abord les société Gemalto et Britec, déjà décriées et rejetées  dans d’autres pays, ne doivent  plus servir à une opération électorale  quelconque dans notre pays.

Toutefois, une révision générale  sérieuse du fichier électoral guinéen s’impose  avant toute  élection. Ceci dit, pour la crédibilité du scrutin et permettre aux populations de procéder à des choix démocratiques dans la plus grande transparence.

Alpha  Kabinet  CONDE

Analyste des systèmes électoraux 

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1 commentaire
  1. I. Mb. SOW dit

    Voilà une restitution crédible qui prouve à suffisance qu’une analyse objective n’est ni forestière ou malinké ni peule ou soussou. Elle peut tout simplement servir à rétablir la vérité sur les réalités sociopolitiques de la nation guinéenne.
    Mais ne continuons pas à nous leurrer: il n’existe pas de régimes politiques libres, démocratiques et vertueux, sans les systèmes de contre-pouvoir autonomes et efficaces qui vont avec (…)
    La Guinée semble malheureusement être condamnée à ne jamais pouvoir réunir les deux, après 60 ans d’errements politiques.

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