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Le Populaire attribue la note zéro à Alpha Condé pour son exercice raté du 14 décembre

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IMG_37954824128658[dropcap]L’[/dropcap]hebdomadaire d’informations générales Le Populaire est plus que jamais amer avec le président Alpha Condé. Dans son numéro 488 du lundi 21 décembre, le semainier guinéen se demande quelle note coller à la copie de l’exercice auquel était appelé à présenter aux yeux du monde le Professeur de droit devenu président en Guinée ? Réponse en chœur des observateurs et leaders d’opinion: «zéro sur 10». Tour d’horizon et avis partagés des acteurs de l’actualité politique guinéenne.

Le président de la République a, en présence de 13 de ses homologues et de plusieurs autres invités de marque, prêté serment lundi 14 décembre dernier, en attendant son investiture prévue ce lundi 21. Une cérémonie qui, si elle bien a réussi sur le plan organisationnel, a connu quelques irrégularités émanant en premier chef du nouvel élu, Alpha Condé, et en second lieu, des membres de la Cour constitutionnelle, seuls maîtres de séance en pareille solennité.

A part le fait que le président réélu se soit jeté dans les bras de certains de ses invités sans que le président de la Cour constitutionnelle ne prenne acte de sa prestation de serment et le renvoie à l’exercice de ses fonctions de président de la République, Alpha Condé a juré tout simplement de respecter scrupuleusement les dispositions de la Constitution, sans pour autant faire mention de ceci : «et la faire respecter».

Ce bout de phrase a été omis à la fois dans le texte du serment soumis à la lecture du président de la République et dans le discours du président de la Cour constitutionnelle. Chose qui n’a pas échappé à la vigilance du juriste Mohamed Camara qui en a aussitôt appelé à la reprise de la formalité. Ce, en conformité avec l’Article 35 de la Constitution qui consacre la prestation de serment du président de la République.

En tant que légaliste et foncièrement versé dans le respect des textes de lois de la République, le président du Parti du renouveau et du progrès (Prp) soutient cette idée de reprise. Car, dit Rafiou Sow, «si le Président s’engage à respecter scrupuleusement la Constitution, cela n’a qu’une valeur individuelle. Il faut qu’il s’engage aussi à la faire respecter. Toute chose qui lui confère le pouvoir de faire appliquer la loi pour que la Guinée soit un Etat de Droit, où force doit rester à la Loi». «Il faut donc qu’il reprenne le serment en prononçant textuellement les mots tels qu’indiqués à l’Article 35 de la Constitution», soutient Rafiou Sow.

Bis repetita

Sur cette question de reprise de la prestation de serment d’Alpha Condé, l’avis du président du Bloc libéral est sans équivoque. Se tenant droit dans ses bottes, Dr Faya Millimouno indique qu’il est tout à fait normal que le vainqueur du scrutin du 11 octobre 2015 reprenne sa prestation de serment. «Et ce n’est pas une première», rappelle-t-il.

S’inspirant d’un passé relativement récent, l’incarnation de la 4e force politique révélée au grand public à l’issue de la présidentielle dernière enseigne ce qui suit : «Il vous souviendra que lorsqu’Obama a été investi pour la première fois comme président des Etats-Unis, sa prestation de serment n’était pas bien faite. Elle avait été reprise».

Aux yeux du président du BL, d’aucuns pourraient penser que cela est d’une banalité. «Or, cela est d’une extrême importance, dans la mesure où nous sommes dans un pays où les gens considèrent la loi comme rien de moins qu’un simple encombrement qu’il faut simplement pousser pour continuer», fait-il remarquer. Et si l’être humain se distingue des autres créatures du monde, c’est bien parce qu’il y a des lois et principes qui régissent sa vie au sein de la société dans laquelle il vit.

Et M. Millimouno en est foncièrement convaincu. C’est d’ailleurs pourquoi il conclut en plaçant ceci: «Ce qui fait de nous des êtres humains, c’est d’abord le fait que nous ayons des lois qui nous mettent en relation et qui gouvernent nos actions».

Alpha Condé, obligé de reprendre son serment

Abondant dans le même sens, le président du parti Forces des intègres pour le développement et la liberté (Fidel) se montre plutôt étonné et à la fois déçu de cette bavure qui a échappé à la vigilance du collège de juges de la Cour constitutionnelle.

«Ce qui est d’abord étonnant et aussi décevant, c’est le fait de voir se glisser une telle erreur en présence de neuf juges. Sauf que cela a été révélé par d’autres observateurs. L’effet est fait. Mais ce qui est pertinent, c’est que le président de la République est obligé de revenir sur son serment, tout simplement parce que la partie omise est celle qui exprime l’autorité même du chef de l’Etat sur l’ensemble des Guinéens», déclare Mohamed Lamine Kaba.

« En ce sens que le fait de jurer de faire respecter les lois de justice incluses dans la Constitution soumet non seulement les Guinéens sous son autorité. Egalement, cela crée un lien de subordination entre le peuple et son président», poursuit-il. Partant de tout cela, l’opposant Kaba soutient que si Condé ne revient pas sur sa prestation, cela représenterait une grosse erreur qu’il aura laissé glisser. «Or, en tant que président de la République et premier garant de la Constitution, s’il y a une défaillance, la nécessité de revenir sur cet acte est absolue, parce que nous l’avons observé ailleurs», dixit Kaba.

L’analyste politique Ahmed Kourouma trouve qu’ «il ne sert à rien de perdre le temps sur de petites polémiques qui n’en valent pas la peine». Evidemment. Là où il a été dépensé plus de 4 milliards de FG, l’on ne devrait point fermer les yeux sur la note amère à attribuer aux auteurs de cette mégarde et de ce premier faux pas des juges des juges.

Ils doivent absolument revoir leur copie, et au premier chef, le président professeur de droit de surcroît qui ne peut se faire installer dans le fauteuil avec sa note de zéro sur dix, même après une séance morcelée en deux. En sus, l’on peut déduire de cette bourde commise aux yeux du monde que certainement la distance qu’a gardée le professeur Condé des amphithéâtres l’a amené à beaucoup désapprendre même les notions les plus élémentaires des règles de préséance devant être maîtrisées par cœur par un docteur ès droit de son rang.

Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info

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1 commentaire
  1. pro fosseur en pan pan pan dit

    Dejormais ayez honte pour ceux qui aiment les titres kilometriques sans aucune connaissance reelle, el profosoro ah moneh !

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