Souvent appelé scandale géologique, notre pays la Guinée est aujourd’hui dans une dynamique de mise en valeur de ses ressources minières. C’est dans ce contexte que la société Rio Tinto exécute l’un des plus importants projets miniers. Simandou, projet d’extraction de minerai de fer de classe mondiale situé dans le sud-est de la Guinée est un projet d’une grande ampleur qui, selon ses responsables doit générer des retombées significatives à la population guinéenne. Ayant comme Directeur Général Adjoint et Directeur Exécutif des Finances un cadre guinéen, M. Bangaly MATY a accepté de recevoir la rédaction du magazine Vision-Jeunes dans son bureau situé au 3ème étage du nouveau siège de la dite société à la Belle-vue. ’’Le Projet Simandou doit profiter à la Guinée en matière de retombées économiques’’ nous dit-il dans cette interview qu’il a bien voulu accorder à la rédaction de votre magazine. Lisez!
Magazine Vision-Jeunes: Nos lecteurs ne vous connaissent pas, présentez-vous et parlez-nous brièvement de votre parcours professionnel.
BM : Je m’appelle Bangaly MATY, né à Fria une ville située à quelques 160 Km de Conakry. Je suis expert-comptable de formation et ingénieur de systèmes informatiques, actuellement Directeur Exécutif des Finances et Directeur Général Adjoint de la société Rio Tinto en Guinée sur le projet Simandou.
Vous êtes Directeur Exécutif des Finances d’une société aussi importante que Rio Tinto en Guinée, comment en êtes-vous arrivés là?
Je dirais tout simplement que c’est un concours de circonstances et peut-être une question d’opportunités, de chance et tout ce qui va avec. En effet, après mes études au Canada j’y suis resté et travaillé pendant plusieurs années pour le cabinet d’audit et de conseil, Deloitte. C’est pendant que je travaillais pour ce cabinet que je fus débauché par une multinationale qui opérait dans le secteur minier, Alcan.
Pour cette dernière, j’ai travaillé au Canada comme auditeur principal et en Suisse en tant que Directeur Européen en charge de la mesure et de la gestion des risques financiers reliés à nos activités de production, d’achats ou de ventes des commodités (bauxite, alumine, aluminium, carbone et énergie) mais aussi ceux reliés aux devises elles-mêmes. Après le rachat d’Alcan par Rio Tinto, je fus nommé Contrôleur Financier de la Trésorerie de Rio Tinto toujours basé en Suisse avant d’être nommé à mon poste actuel en Guinée. Quand cette dernière opportunité s’est présentée, puisqu’il s’agissait entre autres d’un projet majeur dans mon pays, ce fut donc avec grand plaisir, motivation et empressement que j’ai accepté le poste.
Selon vous, quel a été le facteur déterminant dans votre ascension professionnelle?
Je ne pense pas avoir un mérite particulier, je suis né dans un pays et dans une famille où les études sont considérées comme très importantes. Je pense que c’est le cas pour toutes les familles guinéennes, l’éducation des enfants. Les études représentaient presque tout pour la famille. Après j’ai eu la chance de pouvoir m’expatrier pour faire quelques études spécialisées importantes, je dirais aussi un concours de circonstances et de chance.
Votre regard sur l’avenir de la jeunesse guinéenne?
Avant de parler de l’avenir de la jeunesse je parlerai tout d’abord du constat que j’ai sur cette jeunesse depuis que je suis ici. Je trouve donc cette jeunesse remplie d’énergie, très travailleuse, il suffit aujourd’hui d’être sur la route pour comprendre le courage et la détermination de cette jeunesse pour faire quelque chose de leur quotidien. Avec une telle énergie je pense que la jeunesse guinéenne a un bel avenir. Il faut que les gens croient à la formation, qu’ils croient à l’éducation, qu’ils investissent dans l’éducation en un mot. Une fois cela fait, le reste suit parce que je suis sûr que notre pays va attirer beaucoup d’investisseurs. Les soucis pour moi en fait et je pense aussi pour d’autres grandes entreprises c’est comment trouver la main d’œuvre qualifiée. Ce n’est pas une question de manquer d’emploi, la question c’est de pouvoir combler des postes qui sont assujettis à des compétences qui ne sont pas forcement facile à trouver.
Par ailleurs, il faudrait aussi qu’il y ait un changement de mentalité, je constate que beaucoup de jeunes attendent beaucoup de l’Etat pour l’emploi alors que ce dernier n’a pas forcement la vocation de créer des emplois au sein de son appareil c’est plutôt créer un climat d’investissement chose qui est entrain d’être faite. Il faut que les jeunes entreprennent afin de travailler pour eux-mêmes.
Vous venez de parler de l’entrepreneuriat, que pensez-vous de l’entrepreneuriat jeunes dans notre pays?
Je dirais que la jeunesse guinéenne est très entreprenante, très dégourdie. Partout où vous partez vous trouvez des boutiques, plusieurs types de services, formels ou informels, les jeunes sont vraiment entreprenant. On peut voir dans le secteur du commerce,, des services de construction, de réparation et tant d’autres. Ce qui manque peut-être c’est que ces activités ne sont pas forcément organisées dans un cadre économique formel, sinon les jeunes sont dégourdis, la jeunesse guinéenne est une jeunesse qui fonce.
En tant que cadre guinéen, directeur d’une société de la taille de Rio Tinto qu’avez-vous déjà initié en faveur de la jeunesse de votre pays ou à défaut que comptez-vous faire pour cette jeunesse?
Je ne pense pas que j’ai un crédit particulier ou alors dire que tout seul j’ai fait quelque chose de particulier pour la jeunesse de mon pays. Ce que je peux vous dire, je travaille pour une entreprise qui fait beaucoup pour la Guinée en général et pour la jeunesse guinéenne en particulier. Il suffit de faire le tour au sein de notre entreprise pour comprendre que parmi les cadres tout le monde est presque très jeune. Il y a beaucoup de jeunes cadres dans tous les départements que ça soit aux finances, aux ressources humaines, ou alors aux opérations, c’est la jeunesse qui fait fonctionner cette boîte. La compagnie est remplie des jeunes guinéens c’est d’ailleurs la culture de la compagnie une des politiques que nous suivons c’est que le projet Simandou doit profiter à la Guinée en matière de retombées économiques donc il y a beaucoup d’efforts qu’on est entrain de déployer pour l’embauche des cadres guinéens. On fait aussi beaucoup de travaux avec les compagnies ou les sous-traitants. La plupart des ces sous-traitants sont des compagnies locales. Celles qui ne sont pas des compagnies locales on travaille à créer des clauses de manière à ce qu’elles axent l’emploi sur la main d’œuvre locale.
Un message concret à l’endroit de ces nombreux jeunes qui veulent aussi réussir comme vous…
Mon message est celui de la formation, le travail, la persévérance et la confiance en soit. Ne pas être forcement pressé, faire une bonne formation, être persévèrent et croire en soi. Les opportunités sont nombreuses, elles peuvent être aujourd’hui des opportunités en Guinée dans Conakry, à l’intérieur tout comme à l’extérieur de la Guinée.
Interview réalisée par Amadou Aliou BARRY
(In Magazine Vision-jeunes, Parution N°005/Mars-avril 2013)
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slt chers lecteurs
ce monsieur c’est une fierté pour la guinée parce qu’il a eu le temps d’étudier pour y arriver là et surtout le conseil de lui qui m’a beaucoup plu c’est fait de dire d’investir sur les enfants et cela c’est une très bonne chose pour la jeunesse guinéenne, et surtout suis de la même ville que lui c’est une référence pour les jeunes de fria.
Je lui souhaite que des promotions dans l’avenir.
je suis heureur d’avoir lire votre parcour. donc c’ est la perseverance et vous acceptes d’ etudier et bon travail paie toujour que Dieu nous proteges tous.