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Le totalitarisme guette la Guinée (opinion)

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Naby Laye Bruxelles[dropcap]L[/dropcap]e 11 octobre prochain, les guinéens se rendront aux urnes pour élire leur président de la république. Parmi les huit candidats en lice, le président sortant, Alpha Condé, mérite une attention très  particulière.

Le mandat présidentiel de cinq ans du président Alpha Condé a pleinement suffi pour qu’il prépare et structure dans tout le pays les bases essentielles du totalitarisme. Désormais, il cherche  un second mandat pour passer aux actes, et relancer  cette forme de dictature aux apparences d’un régime démocratique transparent.

Le totalitarisme politique est une forme  exceptionnellement élargie de la dictature, dans laquelle l’Etat monopolise le contrôle non seulement des institutions du gouvernement, mais aussi  les moyens de communication, le système éducatif, les lieux de culte (mosquée, église), en laissant peu d’espace à la liberté privée.

Dès ses premières instances au pouvoir, le président Alpha Condé n’a pas tardé à nous impressionner, négativement. Les maires dans certaines  communes sont démis de leurs fonctions, pour faute grave, et sans aucune suite de procédure judiciaire possible. Les chefs des partis politiques sont fustigés et considérés  comme des bandits. Les gouverneurs, préfets et sous-préfets ne sont plus les représentants de l’Etat, mais du parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel.

Les fonctionnaires de l’administration qui n’agissent pas en faveur du parti au pouvoir sont intimidés, mutés, ou tout simplement rétrogradés de leurs postes. Les ministres ou hauts fonctionnaires de l’Etat sont nommés sans aucun critère de compétence, et en fonction de l’humeur du président.  Des obstacles sont inventés et placés pour éviter le fonctionnement normal des structures démocratiques. Des accords à propos des conflits institutionnels sont minimisés et violés. Bref, tout un mandat jonché d’un ensemble de signes avant-coureurs du totalitarisme  politique.

Rien de surprenant ! Le président Alpha Condé a bien appartenu aux mouvements socialistes dans les années antérieures. Un socialisme pur où le parti au pouvoir ne peut être dissocié de l’Etat. Le parti-Etat, la seule forme de combinaison exécutive que connaît Alpha Condé.

 Dans l’ignorance que nous ne sommes plus dans des formes de gestion politique des années 70, le président guinéen  comprend autrement le sens du système présidentialiste dans la démocratie électorale.

 Pendant la période de transition, il remua terre et ciel pour que les élections présidentielles aient lieu avant les législatives. Et dès qu’il fut élu président de la république, il se positionna   en disant que les conflits entre l’opposition et la Ceni, ou entre les partis politiques, ne l’intéressaient plus. «  Je suis chef de l’Etat, je ne m’occupe pas des choses qui ne sont pas sous ma responsabilité », soutenait-il.

Pourtant, cet homme qui semble avoir la mémoire de poule ne se rappelait plus de sa fameuse phrase : «quand je suis arrivé au pouvoir, j’ai trouvé un pays, pas un Etat ». Est-il possible qu’un chef d’Etat rétablisse  les véritables vertus de son Etat en fuyant ses propres responsabilités ? Car si l’Etat avait disparu, c’est parce que les guinéens n’avaient aucun respect pour les lois du pays. Par conséquent, la première préoccupation du président de la république, c’est d’agir en créant, en encourageant les contacts entre les différents acteurs politiques dans la résolution des conflits institutionnels. La responsabilité dans la prise des décisions politiques est fondamentale dans le fonctionnement du système présidentialiste.

Le système présidentialiste en démocratie électorale signifie que le président de la république est le chef de l’Etat, c’est-à-dire, l’unique tête effective du gouvernement qui possède constitutionnellement des pouvoirs effectifs pour prendre des décisions. Le système réussit inévitablement lorsque les autorités sont responsables. Sans cela, les gouvernants sont  des monstres pour les  gouvernés. D’où d’ailleurs le système de séparation des pouvoirs pour contrôler et contrebalancer l’autorité des autres.

Le président Alpha Condé est irresponsable et tous ses actes politiques vont dans le sens de l’abus et de la confiscation du pouvoir. Cette attitude autoritaire prépare une autre beaucoup plus musclée et destructrice qui guette présentement la Guinée : le totalitarisme.

Naby Laye Camara

Bruxelles

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2 commentaires
  1. Montebello dit

    Pourkoi tu n’écris pas un roman finalement

    1. Guineen dit

      C’est exactement pour des gens qui ont des memoires de poules et des bouches de facocheurs comme toi. Toujours entrein de croire qu’ils sont ce qu’il ne sont pas. Vous faites chier donzo ke

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