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Libéré après plus de 6 mois en prison, un détenu révèle : ‘’ils nous ont complétement déshabillés et interdit de prier’’

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[dropcap]A[/dropcap]rrêtés suite aux violences post-électorales, une quarantaine de détenus politiques ont recouvré leur liberté après avoir bénéficié d’une ordonnance de non-lieu de la justice. Dans ce témoignage qu’il a livré à VisionGuinee, M. Bah raconte son séjour carcéral et évoque les conditions de détention des prisonniers à la Maison centrale de Conakry. Lisez…

La descente des forces de sécurité à son domicile

C’est le 24 octobre 2020 vers 3 heures du matin qu’ils sont venus nous arrêter. Ils ont détruit le portail de la maison pour rentrer. Ils nous ont demandé de sortir les armes. Nous leur avons dit que nous n’en avons pas. Ils ont fouillé toute la maison, ils n’ont rien trouvé sauf des autocollants pour la campagne d’Elhadj Cellou Dalein Diallo. C’est là  qu’ils nous ont dit :  ‘Voilà, c’est vous qui soutenez le rebelle. Nous allons vous faire quitter ce pays’. Après, ils m’ont embarqué avec toute ma famille. Dans ma chambre, j’avais une somme en dollars et 25 millions GNF, ils ont tout pris ainsi que des téléphones et habits. 

Le passage à la CMIS de Camayenne

Après notre arrestation, on nous a amenés à la CMIS No1 de Camayenne. Là-bas, ils nous ont complétement déshabillés, interdit la prière, de se brosser les dents et de se laver. On ne pouvait pas tous se coucher en même temps, les uns étaient obligés de rester debout pendant que les autres dorment. Le 30 octobre, Alpha Condé était venu présider une réunion d’à peine 15 minutes. Ce jour-là, je l’ai vu de mes propres yeux. C’est à la suite de cette visite qu’on nous a déférés à la Maison centrale.

Séjour carcéral

A la Maison centrale, on nous a séparés dans les couloirs. Des enfants ont été amenés aux endroits pour les mineurs. On a beaucoup souffert en prison. Ce n’est pas un endroit pour un être humain. Les gens sont entachés les uns sur les autres comme dans des boites de sardine. Pour se coucher, on doit choisir une position dont on n’aura pas le droit de changer. Il y a des prisonniers qui sont obligés de mettre leurs pieds sur les têtes des autres. D’autres préfèrent s’asseoir par manque de places. Beaucoup de détenus dorment dans les toilettes. On ne mange qu’une seule fois dans la journée, vers 16h. Les agents n’acceptent pas souvent les visites. Parfois quand la famille du détenu paye assez d’argent, on peut recevoir des visites pour quelques minutes. 

La situation des leaders de l’opposition…

On n’était pas enfermés dans les mêmes cellules que Gaoual, Chérif Bah et autres. La plupart d’entre eux sont à l’infirmerie ou dans la cour des mineurs. Mais on se voyait tous les jours. Ces leaders souffrent plus que nous. Parce que mêmes leurs déplacements sont limités. Ils ne sont pas autorisés à parler avec n’importe qui. Leur seule occasion de se retrouver, c’est pendant la restauration. Abdoulaye Bah de Kindia passe la nuit dans la mosquée avec le colonel Mamadou Alpha Barry.

De notre côté, ce qui nous fatiguait le plus, c’est l’affaire de nourriture et les restrictions qu’on imposait. Parce qu’on pouvait rester deux mois sans sortir. Dans cette situation, beaucoup de détenus politiques sont devenus fous, d’autres ont perdu la vue ou se retrouvent handicapés physiques. 

Grenade souffre beaucoup dans cette prison. Il ne peut même pas sortir de sa cellule. Il n’a pas même pas de matelas pour dormir. En plus de ça, il souffre de l’asthme. Il a du mal à trouver des médicaments. Il devient de plus en plus maigre. C’est lui qui dit qu’il quitte l’UFDG. Mes autres campent sur leurs positions et promettent de continuer le combat. D’ailleurs, on dit là-bas que le pouvoir a commis l’erreur de nous conduire là-bas, car c’est de la prison qu’on avait peur avant.

Des militants de l’UPR et des NFD parmi les détenus

Même des militants de Bah Ousmane ou de Mouctar Diallo ont été arrêtés. Quand nous sommes arrivés à la CMIS de Camayenne, il y a avait 4 malinkés dans notre groupe. Les policiers les ont libérés devant nous en leur disant de quitter derrière les peulhs. Aussi, il y avait plus de 3 militants de Bah Ousmane et d’autres de Mouctar Diallo, ils ont tout fait pour être libérés, impossible. Ils leur ont dit ‘Vous êtes tous les mêmes, on va vous renvoyer en Ethiopie’. Beaucoup de peulhs déclaraient qu’ils sont Camara ou Diakité pour être libres. Parmi nous, certains ont perdu leurs boutiques pendant qu’ils étaient en prison. Personnellement, je suis obligé de repartir à zéro.

Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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3 commentaires
  1. Panafricain dit

    Tu as raison de raconter du n’importe quoi par ce que tu es libéré.
    Si ce que tu dis est vrai , tu n’allais pas sortir Labà puisque tu es un peulh mais, juste mélanger les gens qui te pousse à tenir certains propos.

    1. Blaise dit

      Honte a toi voila pourqoui la guinee sombre avec des dirigeants et des personnes comme toi car meme Satan a peur de vous

  2. Rahim dit

    Ce témoignage est glaçant! Triste réalité !
    L’intelligence, le courage resteront les atouts pour reprendre une vie normale et continuer le combat adviendra qui pourra!
    Alpha Conde et sa bande ethno Mohamed diane ministre Malinke de La Défense continuez de voler les maigres ressources de l’armée et des soldats !

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