[dropcap]D[/dropcap]étenu à la maison centrale de Coronthie depuis 2011, Almamy Aguibou Diallo a recouvré sa liberté. Bénéficiaire d’une grâce présidentielle, il nie son implication dans l’attaque de la résidence du chef de l’Etat dans la nuit du 19 juillet à Kipé.
‘’La prison m’a beaucoup changé. J’ai avancé en âge. Mes économies se sont envolées (…). Je ne dis pas que la prison est bonne, mais elle n’est pas aussi mauvaise surtout quand tu es innocent. Quand tu te sens innocent, tu as moins de pression morale, moins de reproche’’, explique-t-il.
Du fond de sa cellule, Almamy Aguibou Diallo déclare qu’il ne se reprochait de rien. ‘’Mon combat en prison, c’était comment m’adapter et sortir. Je ne me culpabilisais pas. Parce que je n’ai pas fait quelque chose qui m’a amené en prison’’, se défend-il.
‘’Je n’ai rien fait qui pourrait leur donner le droit de m’amener en prison’’, insiste l’ancien pensionnaire de la maison centrale. ‘’Je ne peux pas dire que c’est telle ou telle autre personne qui m’a amené en prison. Mais je sais qu’il y a des gens influents qui ont réussi à faire des manigances pour fabriquer des preuves’’, assure-t-il.
‘’L’erreur est humaine. Il se peut qu’il [Alpha Condé] se soit trompé. Et pour se rattraper, après avoir compris que c’était du faux, il nous a graciés pour rectifier l’erreur’’, croit-il dur comme fer.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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Cher frère Almamy Aguibou Diallo, c’est en soi une très bonne chose que vous ayiez su trouver quelque chose de constructif à votre expérience des 7 années passées injustement dans les geôles de l’actuel pouvoir guinéen. Mais vos malheureux co-accusés et vous avez été victimes d’une conspiration politico-militaire grotesque dont AC et ses stratèges ethnocentriques rêvaient de déstabiliser le principal parti d’opposition, dont le leader CDD, un peu poète comme vous, était le véritable gagnant de la présidentielle de 2010.
Au risque de mal interférer dans la « démarche de reconnaissance d’innocence » que vous semblez engager, on peut craindre de devoir rappeler cependant qu’AC et nombre des acteurs des tenants du pouvoir guinéen ne s’étouffent pas de respect des droits humains et des valeurs républicaines (égalité, solidarité, responsabilité, liberté, justice). Seul le langage de rapport de force sociopolitique leur parle plus efficacement (…)
Le déroulé du procès que j’ai suivi montre clairement que beaucoup de condamnés l’avaient été injustement.
Ex: un officier dit avoir vu un accusé distribuer des armes de maison à maison. Il attend qu’il ait fini sa besogne pour l’arrêter. Il ne trouve pas d’armes ni dans le véhicule du suspect encore moins au domicile. Pis,il ne retourne sur les pas du distributeur pour récupérer les armes et procéder à l’arrestation des détenteurs présumés. Cela aurait permis de matérialiser les faits..Bizarre non ? Les incongruité de ce procès sont innombrables. Le procureur, un triste sire.