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Sommes-nous tous fous… ?

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Kalsoum[dropcap]D[/dropcap]ans ce pays, devrais-je sans doute ajouter…Mais au risque de me faire lyncher, je préfère ne pas oser achever le fond de ma pensée… Néanmoins, ma question reste entière et posée à chaque guinéen.

Albert Einstein, paix à ses cendres, disait que le folie c’est le fait de toujours se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. En Guinée, nous aimons bien nos petites habitudes d’il y a 50 ans…Et erreur pour la personne qui oserait venir perturber le repos du guerrier dans sa jingle préférée. Ici, vous assènera t-on, le torse bombé, un rien nationaliste, “on est en Guinée, tu l’aimes, tu l’acceptes tel quelle ou tu la quittes, un point c’est tout” et un coup K.O…

Fiers jusqu’au bout des ongles de la médiocrité, que dis je, de notre médiocrité… Et alors ? N’avons nous pas été les premiers à avoir oser dire non aux colons ? N’avons nous pas été les premiers à former les plus grands cadres d’Afrique dirons nous le torse bombé… Et…? Se hasardera de demander le curieux… Et nous en sommes fiers et c’est tout!!!

Mais et ensuite ? Insistera l’audacieux . Ensuite c’est le repos du guerrier assèneront certains dans un ton sans réplique. Et d’autres de dire que c’est aux gouvernements de faire le reste du travail…

Albert Einstein, paix à ses cendres, disait que la folie c’est le fait de toujours se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.

En Guinée, on déteste la remise en cause, on se plait individuellement dans notre semblant de confort d’il y a 50 ans, ce qui nous empêche néanmoins pas collectivement d’ hurler notre désir de changement, de tirer à hue et à dia et d’accuser tel ou tel d’être la source de nos malheurs, que dis je de nos inerties individuelles…

Tenez, cet exemple du samedi dernier : au niveau de Dixinn, embouteillage énorme…sur une des voies secondaires, un camion déchargeant du gravier…Est ce l’origine de l’embouteillage ? Toutes les voitures se retrouvent bloquées à ce niveau…Le camion ayant fini de décharger  veut bouger mais impossible car toutes les voies sont bloquées…Tout le monde hurle, les insultes et accusations pleuvent de partout pendant une vingtaine de minutes..

La solution, marche arrière des voitures afin de laisser le passage au camion mais personne ne veut céder le passage…Tout le monde tempête pour que le camion déguerpisse sans pour autant vouloir œuvrer des marches arrière pour qu’il puisse libérer la voie… Difficile non ? Conséquence… Point mort d’il y à 50 ans…

Des scènes de ce genre sont monnaies courantes à Conakry et à très fortes symboliques…L’anarchie totale, à celui qui a le plus gros gosier, au plus anarchique, au plus casse gueule, au plus casse cou, au plus fort…Et on veut le changement..Mais quel changement ? Celui où chacun mette du sien ou le Grand miracle ?

Albert Einstein, paix à ses cendres, disait que la folie c’est le fait de toujours se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.

En Guinée, tenez-vous bien, on ne veut pas de ce changement qui impliquerait que chacun mette du sien, qui impliquerait des efforts individuels de la part de tous, surtout pas toucher au confort d’il y a 50 ans et des habitudes cultivées à la base de notre inertie et de notre médiocrité collective…Hmmm, le mot est lâché…Oups, désolée…

En Guinée, on veut le Messie, l’Homme miracle qui apporterait le changement d’un coup de baguette magique, comme dans les films…Un messie qui ne nous fera pas changer nos mentalités, nos habitudes, notre confort d’il y a 50 ans mais qui créera quand même le changement…Un messie qui fera disparaitre ce satané camion en claquant des doigts sans demander le moindre effort aux autres conducteurs…Un messie qui prendra tout sur lui et qui assumera tout tout seul sans changer nos habitudes, sans solliciter le moindre effort…Et nous continuerons toujours de nous comporter de la même manière d’il y a 50 ans en ayant un résultat différent…Sommes nous vraiment tous fous ? Sérieusement ?

Albert Einstein, paix à ses cendres, lui disait que la folie c’est le fait de toujours de comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. Nous, que disons-nous ?

Par Oumou Kalsoum

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2 commentaires
  1. Fogo dit

    Ya aucune conviction, ya que des prostitués politiques…

    1. KABA Sékou Sidate dit

      Ma sœur Oumou Kalsoum, tout mon respect pour vous pour cette brillante analyse.

      Pour répondre à votre dernière question,  »Nous, que disons-nous ? », je dirai qu’on restera toujours au même niveau, à la même enseigne en se comportant de la même manière. C’est aussi simple.

      Tant que l’on ne comprendra pas que nous sommes tous responsables, coupables même de ce qu’est devenue la Guinée ; tant que l’on ne se remettra pas en cause et cesser de penser, de dire que la faute est à l’autre (individu ou groupe) ; tant que l’on ne s’engagera pas individuellement et collectivement à agir autrement comme citoyen guinéen, non pas comme individu et ses intérêts sordides, non pas comme groupe ethnique, régional… en rejetant les autres, ma sœur Oumou Kalsoum, on en restera là !

      Comme l’a dit le Pasteur Luther King : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères ou périr comme des idiots.’

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