[dropcap]L[/dropcap]a critique est aisée, l’art difficile. Beaucoup de nos compatriotes de l’intérieur comme de l’extérieur se plaisent à faire des jugements fantaisistes sur les responsables du FNDC. On parle souvent de manque de stratégie ou encore de proactivité.

On oublie que ces braves frères se sont donné par patriotisme, volontairement et bénévolement une charge qui revient par devoir à chacun de nous individuellement et collectivement.

A cet égard, ils ne méritent pas qu’on les critique ou les blâme de quoi que ce soit. Ce dont ils ont besoin de nous, c’est des propositions constructives.

Tous les guinéens véritablement patriotes, dignes et honnêtes veulent aujourd’hui en finir avec ce régime incompétent, arrogant et violent qui nous dirige. Mais il ne faut pas oublier que c’est au peuple de prendre son destin en charge.

La gestion de la contestation en Guinée est à analyser à plusieurs niveaux :

1. Notre peuple manque de culture de l’action. Il est accommodant et attentiste. Trop de personnes bien que contre le système attendent que d’autres fassent le boulot à leur place et que le trophée leur soit servi sur un plateau d’or.
2. De nombreuses autres personnes sont réellement volontaristes. Mais l’extrême précarité dans le pays vient rapidement à bout de leur engagement.
3. Un autre groupe non moins important, se comprenant consciencieusement dans le non droit, s’emploie activement à déstabiliser le mouvement de contestation sous l’effet de l’instrumentalisation ethnique ou au nom de la sauvegarde d’intérêts mafieux.
4. Les Forces de sécurité ont développé la culture de la répression sauvage à la place de l’esprit républicain. Les manifestations sont devenues pour elles un fonds de raquette pour arrondir leur fin de mois.

Dans un tel contexte explosif, on peut comprendre la complexité et la délicatesse de la tâche et de la responsabilité de nos valeureux frères de la Coordination du FNDC. Faut-il les blâmer ou leur savoir gré du lourd sacrifice qu’ils consentent pour nous tous ? La critique est aisée; l’art est difficile.

Elhadj Sény Facinet SYLLA
Ex Secrétaire Général Affaires Religieuses