[dropcap]L[/dropcap]a Commission électorale nationale indépendante (Céni) a rendu publics le weekend dernier les résultats provisoires du scrutin du 11 octobre dernier. Une sentence qui classe largement devant ses concurrents le président sortant et candidat à sa propre succession, Alpha Condé.

Une situation à laquelle ne s’attendait pas plus d’un citoyen, surtout au regard de la nomenclature actuelle de la scène politique avec des candidats plus ou moins populaires, qui la composent.

C’est le cas notamment de M. Idrissa Chérif, ancien ministre conseiller du chef de la junte militaire sous le capitaine Moussa Dadis Camara, et par ailleurs président du Front patriotique guinéen (Fpg), en même temps allié du président de l’Union des forces républicaines (Ufr), Sidya Touré à la dernière élection présidentielle.

Face à cette consultation que l’opposition qualifie d’ailleurs de mascarade électorale, certains de cette mouvance, au regard de cette réalité, n’excluent pas de saisir la Cour constitutionnelle pour y introduire  des requêtes en vue d’être rétablis dans leurs droits à défaut d’obtenir l’annulation du scrutin. Et d’autres déclarent ne pas souscrire à cette démarche, mais promettent tout de même de réagir au moment venu. C’est le cas notamment du chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo.

Interrogé sur la question, Idriss Chérif, plus que surpris par le score attribué à Alpha Condé, s’est d’abord penché sur la mobilisation que le parti auquel il est allié a réussi à mobiliser lors de la campagne électorale qui a précédé la tenue de ce scrutin.

‘‘Depuis le début de la campagne, j’ai fait la tournée avec M. Sidya Touré. Nous avons commencé par la Forêt. Nous avons vu un engouement total, une détermination de la part des différentes populations que nous avons rencontrées et qui aspiraient à un véritable changement vis-à-vis du pouvoir d’Alpha Condé. Nous avons aussi sillonné toute la Guinée dans son entièreté’’, se souvient le politique.

‘‘Seulement, poursuit-il, cet engouement que nous avons vu ne s’est pas répercuté dans les urnes. Et contre toute attente, nous avons vu que le président Alpha Condé a remporté largement ces élections. Maintenant que la Commission électorale nationale indépendante, avec toutes ces irrégularités qu’il y a eu au sein de ces élections avec des bureaux de vote et qui ne répondent pas véritablement aux aspirations, a proclamé les résultats en faveur du président Alpha Condé, nous gardons la sérénité qui a toujours caractérisé notre démarche’’.

Assimilant certes la masse euphorique à la masse à la masse électorale, l’allié de Sidya Touré garde encore en mémoire le déferlement humain que l’Ufr a réussi  le jour de la réception de son leader à Conakry.

‘‘Le jour où nous sommes rentrés à Conakry, nous avons mobilisé plus de 200.000 personnes que tout le monde a vues. Mais toutes ces personnes ont voté pour Alpha. C’est du moins ce que ces résultats nous ont fait savoir’’, s’étonne-t-il.

‘‘Donc, je pense que dans la situation actuelle, la chose qui doit nous habiter aujourd’hui, c’est la paix au pays. Et il faudrait que nous y arrivions et qu’il y ait un président.  Avec les résultats provisoires donnés par la Céni et qui obéissent à ce que le président candidat à sa propre succession a même dit : ‘1 coup KO’, nous allons saisir pour voir la véracité de ces urnes. Mais de toutes les manières, je pense qu’il vaut préserver la paix. Et c’est dans cette optique nous nous sommes inscrits’’, conclut M. Chérif.

Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info

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