Fodé Oussou Fofana : ‘’il n’y a pas quelqu’un qui a été défendu ici par la presse plus que Bah Oury’’

Pour justifier le retrait des licences à trois groupes de médias, le Premier ministre Bah Oury a indiqué au Conseil national de la transition (CNT) que le gouvernement ne peut pas se permettre, dans un contexte de déstabilisation généralisée de l’Afrique de l’Ouest, laisser libre-court à des mécanismes susceptibles de remettre en cause les fondamentaux de la stabilité et de la sécurité nationale.

‘’Quiconque le fait, il sera totalement irresponsable. C’est une question de responsabilité’’, a-t-il martelé, promettant s’opposer à ‘’toute dérive susceptible de remettre en cause la paix et la stabilité dans ce pays. Dans aucun pays au monde, certains médias pourront s’exprimer comme ce que nous enregistrons en Guinée. La liberté de la presse ne veut pas dire une licence absolue pour insulter, diffamer’’.

Des propos qui ont poussé le vice-président de l’UFDG, Fodé Oussou Fofana, à réagir. Pour l’ancien patron des députés libéraux démocrates, ‘’il n’y a pas quelqu’un qui a été défendu ici par la presse plus que Bah Oury. Il a été défendu à tout moment. Il a consacré sa vie à la politique et on sait ce que la presse a eu comme rôle à jouer le concernant. S’il traite les médias que l’ont défendu de radios Mille collines, c’est inquiétant’’.

‘’Je n’ai jamais entendu dans les différentes radios un discours qui va dans le sens d’opposer des communautés. Je n’ai pas entendu un seul journaliste guinéen tenir un discours qui va créer des problèmes. Maintenant, je ne sais pas si on écouter les mêmes radios ou les mêmes journalistes’’, renchérit-il.

Il se demande si ‘’le Premier Bah Oury souhaite que les trois médias fermés soient comme la RTG ? Est-ce qu’il souhaite que les journalistes ne parlent pas de corruption ? Qu’ils se taisaient ? Je suis inquiet en l’écoutant. Je ne le reconnais pas du tout’’.

En tant que Premier ministre, souligne-t-il, ‘’il doit se battre afin que la liberté de la presse soit respectée. Je n’ai pas vu des journalistes s’attaquer à quelqu’un. Ils ont juste dénoncé la corruption. Et s’ils s’attaquent à quelqu’un, la justice est là pour ça. On est dans un pays démocratique. Si quelqu’un se sent diffamé ou quand on dit qu’un ministre a détourné de l’argent, il peut porter plainte’’.

En fermant les groupes Djoma, FIM et Hadafo Médias, Fodé Oussou Fofana affirme que les autorités mettent au chômage des centaines de journalistes et techniciens travaillant dans ces entreprises de presse, exposant ainsi leurs familles à la précarité.

 Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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