La Guinée se trouve une fois encore à la croisée des chemins. L’histoire récente nous rappelle que chaque transition porte en elle deux promesses : la promesse d’un renouveau, mais aussi la menace d’un recommencement du cycle des crises. Or, ce dont la Guinée a besoin aujourd’hui, ce n’est pas d’un éternel retour en arrière, mais d’une projection sereine et confiante vers l’avenir.
L’alternance démocratique, à l’issue de cette transition, représente plus qu’un simple changement de visages ou de formations politiques. C’est un pacte moral avec notre histoire, une réparation de nos blessures collectives, et une ouverture vers un horizon où la citoyenneté et l’État de droit reprennent leurs droits.
- La restauration de la confiance
La plus grande richesse d’une nation n’est pas dans ses mines ni dans ses fleuves, mais dans la confiance de ses citoyens envers leurs institutions. L’alternance démocratique rend possible cette confiance, car elle signifie que le pouvoir ne se confisque plus, qu’il se transmet pacifiquement, dans le respect de la souveraineté populaire. La Guinée gagnera une légitimité interne et un respect international qui renforceront son poids diplomatique et économique.
- La réconciliation avec soi-même
La transition n’aura de sens que si elle aboutit à une réconciliation nationale. Permettre l’alternance démocratique, c’est reconnaître à chaque Guinéen, quel que soit son camp ou son passé, que sa voix compte. C’est aussi conjurer le spectre du repli identitaire et des divisions stériles qui ont trop souvent servi de carburant aux crises. En ouvrant la voie à un pouvoir issu d’élections transparentes et inclusives, la Guinée se donnera les moyens de guérir ses fractures.
- La stabilité et la prévisibilité
Aucun investisseur, aucun partenaire, aucun citoyen ne peut bâtir dans l’incertitude permanente. L’alternance démocratique crée la prévisibilité politique nécessaire au développement. Elle signifie que les règles du jeu ne changent pas selon l’humeur des puissants, mais qu’elles obéissent à une Constitution respectée par tous. Ce socle est la condition d’un véritable décollage économique.
- La dignité retrouvée
Le monde observe la Guinée. Chaque décision, chaque pas, chaque retard ou chaque accélération dans le processus de transition envoie un signal. Réussir l’alternance, c’est offrir au peuple guinéen la dignité de choisir librement ses dirigeants. C’est dire au monde que la Guinée, longtemps perçue comme prisonnière de ses cycles d’instabilité, a trouvé la force morale de se libérer et de se réinventer.
- Un legs pour les générations futures
L’alternance démocratique n’est pas seulement une victoire du présent : c’est un legs aux générations à venir. C’est leur offrir une démocratie vivante, capable d’évoluer, où personne ne peut prétendre à l’éternité au pouvoir. Ce sera un héritage précieux, celui d’une Guinée qui aura osé rompre avec les dérives passées pour se mettre résolument au service de son peuple.
En définitive, la Guinée a tout à gagner de l’alternance démocratique à l’issue de la transition. Elle gagnera la confiance, la réconciliation, la stabilité, la dignité et un avenir qui dépasse nos existences individuelles. Car gouverner, c’est préparer le terrain pour ceux qui viendront après nous.
L’heure n’est plus à la peur de perdre le pouvoir, mais à la grandeur de savoir le transmettre. C’est là la marque du véritable homme d’État, et c’est le chemin que la Guinée doit emprunter si elle veut enfin écrire une page nouvelle de son histoire.
Boubacar Dieng
Secrétaire administratif
Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG)