Les femmes du collectif et de l’ADP rejettent catégoriquement le projet de loi de recomposition partielle de la CENI
Les femmes du collectif et de l’ADP ont conféré avec la presse cet après-midi, à la maison de la presse sise à Coléah Lansebouny. Dans une déclaration, elles rejettent catégoriquement le projet de loi de recomposition partielle de la CENI…
Nous vous livrons l’intégralité de cette déclaration…
DECLARATION SUR LE COMPLOT CONSTITUTIONNEL EN COURS
Les femmes de l’opposition notamment du collectif et de l’ADP suivent avec anxiété les transactions qui se déroulent actuellement entre la présidence de la République et le CNT pour faire adopter une loi sur la CENI, acceptable pour le président Alpha Condé et naturellement défavorable pour la crédibilité pour des élections à venir.
Après un travail ardu des commissions du CNT, les conseillers avaient abouti à une proposition de loi organique portant sur la restructuration totale de la CENI. Ce projet avait obtenu l’approbation de 6 commissions sur les 9 que compte le CNT. Malheureusement, le président Alpha Condé, ayant eu vent de ce projet a convoqué la présidente Hadja Rabiatou Serah Diallo et le 1er vice-président du CNT, pour les accuser de complot et les amener à interrompre la procédure d’adoption de cette proposition.
L’aboutissement de ces démarches illégales a été d’une part le report sine die de la plénière du CNT, initialement prévue le 08 août ; et d’autre part la mise en place précipité en catimini d’une commission réunissant des membres du CNT et d’autres institutions étrangères au CNT, notamment le conseil économique et social, le conseil national de la communication, des ONG ; présidée par Dr Makalé Traoré ancienne directrice de campagne du candidat Alpha Condé. Cette commission a effectivement soumis au président de la république 3 variantes de restructuration de la CENI, y compris celle initiée par le président Alpha Condé lui-même qui consiste à une restructuration partielle de la CENI, assortie du maintien de Lounceny Camara à sa tête.
Le président Alpha Condé, sachant bien l’objectif qu’il vise a exigé que le document qui lui est soumis, soit signé par les présidents des institutions républicaines à savoir : Hadja Rabiatou Serah Diallo, Michel Kamano, et Martine Condé. Il faut regretter cette fois-ci encore que des femmes soient manipulées et utilisées à des fins politiciennes. Comme il fallait s’y attendre, le président a choisi sa variante qui a été approuvée par le gouvernement et transmise au CNT.
Les femmes du collectif et de l’ADP rejettent catégoriquement ce projet de loi, car il s’agit d’un texte illégal et anticonstitutionnel qui porte dangereusement atteinte à la séparation des pouvoirs garantis par la constitution.
En effet, si selon la constitution le président de la république partage concurremment avec le CNT le pouvoir d’initiatives des lois, rien ne l’autorise à interrompre une procédure parlementaire, de vote d’une loi, pour lui substituer une proposition élaborée par une commission ad hoc.
Il s’agit d’une immixtion manifeste de l’exécutif dans le fonctionnement du législatif, et d’une violation flagrante du principe intangible d’indépendance et de séparation des pouvoirs fondement essentiel de tout régime démocratique. En se prêtant à cette manœuvre, Hadja Rabiatou Serah Diallo a non seulement trahi de façon délibérée l’institution qu’elle préside, mais elle contribue à favoriser la dérive autocratique en cours dans notre pays. Dès lors, Hadja Rabiatou Serah Diallo assumera conjointement avec le président Alpha Condé toutes les conséquences qui résulteraient de cet acte anticonstitutionnel.
Conakry, le 3 septembre 2012
Les femmes du collectif et de l’ADP
Boubacar Sidy BAH
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