[dropcap]H[/dropcap]aïlé Sélassié est déposé calmement par une junte militaire le 12 septembre 1974 après des mois d’insurrection. L’Éthiopie vit un jour historique : la dynastie salomonide, vieille de sept siècles et dont est issu le “Négus”, cesse de gouverner l’empire.
Ce matin du 12 septembre 1974, tout se passe calmement au sein du palais impérial d’Addis-Abeba. Seuls les blindés, positionnés méthodiquement autour de la résidence du Négus, signalent que cette journée n’est pas comme les autres. Les membres du Comité de coordination des forces armées lisent à haute voix le décret promulguant la déposition d’Haïlé Sélassié :
« Sa Majesté impériale Haïlé Selassié est déposée à compter de ce jour, 12 septembre. Le prince héritier, Merid Azmatch Asfa Wossen, assumera les fonctions de roi d’Éthiopie. La cérémonie de couronnement aura lieu lors du retour au pays du prince héritier. Le roi sera un personnage honorifique et n’aura aucune autorité sur l’administration et sur la politique du pays. »
Le Négus reste impassible. Voilà quelque temps déjà qu’il avait accepté son sort. L’issue était inéluctable tant la révolte sourde qui agitait le pays depuis le début de l’année 1974 était devenue intenable.
Ce jour-là, la seule manifestation de violence à l’encontre du souverain viendra de la foule qui criera dans les rues de la capitale : “Voleur ! Pendez-le !”, au moment où il sortira du palais du Jubilé, sous étroite escorte militaire, pour monter dans une Coccinelle bleu clair…Lire la suite sur Jeune Afrique