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31 DECEMBRE 2012 : le temps des bilans en Afrique

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Dans quelques heures, l’année 2012 ira retrouver sa place dans le placard de l’histoire. Tout naturellement, ce passage à l’année nouvelle donnera lieu à des réjouissances à travers le monde entier. Mais c’est également l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur les 366 jours qui se sont écoulés depuis le 1er janvier dernier. Cet exercice connu sous le nom de « bilan » permet notamment d’évaluer le parcours accompli, afin d’en tirer les leçons pour mieux s’armer face aux défis à venir.

Dans le contexte général de crise économique qui affecte en premier les « vieux briscards européens et nord-américains », on ne s’attend bien évidemment pas à ce que ce bilan soit reluisant. Ceci étant, en Afrique, il y a des pesanteurs internes qui, hélas, plombent davantage ce bilan. Même si les grands économistes continuent à voir dans le « continent-berceau de l’humanité », le moteur de la future croissance mondiale. Le défi pour les Africains est de faire en sorte que ces prévisions optimistes ne s’accomplissent pas à leur détriment. Mais avant d’en venir au bilan, il est à préciser que le peuple centrafricain n’aura pas le cœur à la fête, en ce jour de la Saint-Sylvestre.

En effet, au moment où dans la majeure partie des pays africains, on se préoccupe de la manière de passer son 31, Bangui, la capitale de la RCA demeure sous la menace dangereuse et imminente de la coalition rebelle du Séléka. De plus en plus esseulé et ne pouvant compter sur son armée moribonde, le président François Bozizé se trouve désormais sur un siège éjectable. L’appétit venant en mangeant, les rebelles n’entendent plus s’arrêter en si bon chemin et exigent sont départ. Si les pays occidentaux et les dirigeants des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) demeurent sourds à ses appels de détresse, il n’aura pas le choix que de se plier aux exigences des rebelles. Ce qu’il est prêt à faire.

Justement, en termes de bilan, cette crise en Centrafrique est un bon indicateur de ce que l’an 2012 aura été en Afrique. En effet, il est à rappeler qu’il y a quelques semaines, il était question d’une crise quasi-similaire en RDC. Heureusement que dans ce dernier cas, certaines chancelleries n’avaient pas intérêt à ce que le M23 aille jusqu’à Kinshasa. Par contre, par rapport à la crise malienne, la communauté internationale s’est illustrée par des atermoiements qui ont permis aux groupes islamistes d’étendre leur influence et d’y commettre les crimes les plus abominables. Une négligence dont la conséquence principale c’est que de la référence démocratique qu’était le Mali avant le 17 janvier 2012, il ne reste plus qu’un pays en lambeaux, aussi bien du point de vue territorial que de celui social. Au Nigéria, en Somalie et au Kenya, il n’y a certes pas des violences aussi généralisées, mais les terroristes islamistes y ont semé terreur et désolation de manière sporadique. Ce qui, au-delà des regrettables victimes toujours innocentes, n’est pas de nature à rassurer de potentiels investisseurs.

Dans les pays africains ayant vécu la révolution arabe en 2011, on ne peut pas dire que les fruits sont conformes aux promesses de fleurs du printemps arabe. On y vogue entre un islamisme qui fait peur et de nouvelles formes de dictature en gestation. Dans tous les cas, le retour à la normale demeure une utopie. L’Egypte est néanmoins le cas le plus symptomatique Il en est de même de la Côte d’Ivoire pour laquelle la problématique de la réconciliation nationale est loin d’être résolue.

Dans cet océan de désolation, la Sierra Léone, la Zambie, le Ghana, et dans une moindre mesure le Sénégal constituent des motifs de satisfaction. Dans ce dernier pays en particulier, on a évité le pire parce qu’heureusement le peuple s’était montré plus mûr que l’élite politique. Tandis que dans le second, la solidité des institutions mises en place par les devanciers aura permis une transition relativement moins chaotique que ce que l’on a connu ailleurs. Pour sa part, après des élections présidentielles qui ne sont pas demeurées sans effet sur le tissu social, la Guinée referme la page de cette année 2012 sans avoir réussi à organiser les élections législatives à parachever ainsi la transition qui avait débuté avec la disparition du général Lansana Conté.

En dépit de tous ces problèmes d’ordre politique, le continent africain afficherait des performances économiques brutes, avec plus de 5% de taux de croissance entrevue pour 2012-2013 ! Mais celles-ci demeurent trop isolées pour qu’on puisse en mesure les vrais effets. De même, il est à préciser qu’en dehors du Maghreb, cette croissance africaine demeure essentiellement supportée par les pays anglophones. Pour la majeure partie des anciennes colonies françaises, le retard demeure toujours abyssal. Tardant à se concrétiser dans le quotidien des populations, elles passent pour de pures ‘’inventions’’ destinées seulement à conforter les pouvoirs en place.

Par ailleurs, les fondements de ces performances étant très souvent des matières premières brutes, certains mettent en garde contre les appétits voraces de la part aussi bien des partenaires classiques que des nouveaux candidats en provenance notamment de l’Asie. Si elle est intelligemment exploitée, cette situation de fée convoitée dans laquelle se retrouve de facto l’Afrique peut générer des bénéfices substantiels. Mais si au contraire, on y va avec naïveté et compassion, on risque une nouvelle fois de vendre les richesses brutes pour n’en tirer que des broutilles.

Bonne et Heureuse Année 2013 ! Santé, Succès, Sérénité !

Source: GuineeConakry.info

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