A la barre, Marcel Guilavogui révèle : ‘’C’est Toumba qui m’a donné mon arme…il n’a pas compté les munitions’’
Dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre, le neveu du capitaine Moussa Dadis Camara a été interrogé par l’un des avocats des victimes. Alpha Amadou DS Bah a eu des échanges houleux avec Marcel Guilavogui autour de la répartition des armes fournies par l’ancien guide de la révolution libyenne Khadafi.
Le neveu du capitaine Moussa Dadis Camara a confié à l’avocat que ‘’c’est le guide Khadafi qui avait offert des armes à la Guinée. Le général Sekouba Konaté qui était ministre de la défense à l’époque s’est occupé de la répartition des armes en deux groupes. Il a donné une partie au président Moussa Dadis Camara et une autre aux gardes’’.
‘’Qui distribuait les armes ?’’, lui demande l’avocat des victimes du massacre. ‘’C’est Toumba qui m’a donné mon arme’’, coupe court l’accusé.
‘’Est-ce qu’en vous donnant, il a compté le nombre de minution ?’’ ‘’Il ne l’a a pas fait’’, répond Marcel Guilavogui.
‘’Est-ce que vous savez qu’au stade, des éléments de la garde présidentielle étaient intervenus pour le maintien d’ordre ?’’‘’Je ne sais pas, je n’étais pas là-bas’’, campe-t-il.
‘’Est-ce qu’il y a un moyen de vérifier si les munitions qu’on vous a données ont été utilisées ou pas ?’’ enchaine Me Alpha Amadou DS Bah. Le mis en cause répond : ‘’Je ne sais pas. Cela n’engage que leurs autorités’’.
Et l’avocat de rétorquer : ‘’Non. Ça vous engage aussi. Parce que si on vous donne 100 munitions et que ça reste 20, ils doivent se poser des questions. N’est-ce pas ?’’ ‘’C’est à l’autorité de poser cette question’’, réplique Marcel Guilavogui.
La garde présidentielle était sous l’autorité de qui ? ‘’Toute garde est commandée par le président. Il commande sa garde’’, renseigne le prévenu.
A la question de savoir s’il est est courant qu’au lendemain du 28 septembre, le président Dadis Camara a diligenté une enquête pour identifier les membres de la garde rapprochée qui sont intervenus au stade, Marcel Guilavogui répond par la négative : ‘’Je n’ai pas entendu, je n’étais pas informé’’.
Sur ses liens avec l’ancien chef de la junte, il souligne avec insistance que ‘’le président Moussa Dadis est mon oncle. Est-ce qu’on ne peut pas être fidèle à son oncle ? Un oncle, c’est un tout pour chacun de nous’’.
Et Me DS Bah de demander : ‘’Dans votre fonction de garde rapprochée, on vous demande d’être fidèle à l’institution ou à la personne du président ?’’ ‘’Si le président n’a pas confiance à une personne. Il ne peut pas être de sa garde’’, rélative-t-il.
‘’Vous protégez l’institution ou la personne ?’’, souhaite savoir l’avocat. ‘’Les deux’’, tranche l’accusé, précisant que ‘’si un autre président me choisit pour le servir, je le servirais’’.
‘’Mais vous êtes fidèle à une personne. Est-ce que cela ne vous a pas conduit à aller massacrer des personnes au stade du 28 septembre pour protéger son pouvoir ?’’, questionne encore l’homme à la robe noire. ‘’Je n’ai pas été au stade’’, coupe court Marcel Guilavogui.
Abdoulaye Bella Diallo, pour VisionGuinee.Info
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