A la barre, Tiegboro fait un aveu : ‘’Si l’armée était sous contrôle, ce qui s’est passé au stade du 28 septembre n’allait pas se réaliser’’
Dans la journée du lundi 10 octobre, l’ancien secrétaire d’Etat chargé des services spéciaux chargés de la lutte contre la drogue et du grand banditisme a passé des heures devant la barre dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009. Le colonel Moussa Tiegboro Camara dit être venu au stade juste pour secourir les leaders politiques.
A la question de savoir de qui il recevait des ordres à l’époque, l’accusé répond : ‘’On ne peut pas venir un beau matin emmerder un président qui a des problèmes nationaux et internationaux sur la tête. Quand j’arrêtais un bandit, un grand trafiquant, je n’avais pour référence que le parquet. Quand vous fouillez dans les archives, vous y trouverez les dossiers. Malheureusement, ça m’a couté après, mais c’est comme ça. Ma mission était opérationnelle et ça ne visait que la criminalité organisée et le grand banditisme’’.
Au cours des débats, Moussa Tiègboro Camara a laissé entendre que Dadis Camara ne lui a jamais dit que le pouvoir est dans la rue. Toutefois, il déclare avoir vu l’ancien chef de la junte furieux après le massacre du 28 septembre. ‘’Il était énervé par rapport à ce qui s’est passé. Quand vous êtes président et que vous apprenez qu’il y a eu des problèmes au stade et qu’il y a eu mort d’hommes, des blessés, connaissant aussi le côté social, l’humanisme de Dadis, il pouvait se mettre dans cet état. Il était énervé pour dire comment ça s’est passé. C’est à ce niveau que je dis qu’il était énervé et c’était énervant’’, relate-t-il.
Lors de son audition, l’avocat des victimes Me Alseny Aissata Diallo lui a fait remarquer qu’il a confié aux enquêteurs que l’armée guinéenne n’était pas contrôlée par la junte militaire. L’ancien secrétaire d’Etat chargé des services spéciaux de répondre par l’affirmative.
‘’’ai dit que l’armée n’était pas sous contrôle. A l’époque, 10 à 20% des bandits qu’on arrêtait, étaient des militaires. Il y avait aussi des éléments flottants qui faisaient des choses. Si l’armée était sous contrôle, ce qui s’est passé au stade du 28 septembre n’allait pas se réaliser. Parce que quand l’armée est sous contrôle, chacun se réfère avant d’agir’’.
‘’J’étais venu au stade pour secourir les leaders (…). S’il y a eu des bavures avant moi ou je ne sais pas à quel moment, ce n’était pas à ma charge’’, coupe court le colonel Tiegboro Camara.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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