Ultimate magazine theme for WordPress.

À propos de mes récentes interventions audio concernant la situation à l’UFDG

6

Dans ce document intitulé : ‘’À propos de mes récentes interventions audio concernant la situation à l’UFDG’’, la juriste Aminata Barry, basée au Canada, examine la situation actuelle au sein du parti et les implications juridiques entourant l’exclusion de M. Ousmane Gaoual.

Elle plaide en faveur d’un compromis entre les différentes factions du parti afin de préserver ses intérêts légaux et démocratiques.

L’auteure soutient que, pour l’UFDG, la meilleure option consiste à parvenir à un accord entre les parties en conflit, tout en tenant compte des risques juridiques associés à l’exclusion d’un membre ayant intégré le gouvernement.

En effet, l’exclusion d’un membre pour avoir participé au gouvernement est considérée comme illégale selon la Charte des partis politiques, qui impose une obligation de participation à la vie politique. Cela souligne que, même en période d’opposition, les partis ne peuvent pas exclure leurs membres en raison de leur participation gouvernementale. Bonne lecture !

Mise au point sur mes interventions relatives à la situation qui prévaut dans l’UFDG, par rapport aux principes et au cadre légal qui régissent l’action des partis politiques dans un État de Droit, a fortiori dans une Transition, lorsque la Charte des partis politiques est en vigueur. À travers mes interventions audio qui ont été largement distribuées sur WhatsApp et notamment reprises en live par M. Ilo Bah, j’ai été prise à partie.

De quoi s’agit-il ?

Au vu des risques juridiques que comporte la situation, j’ai cherché à faire valoir qu’un compromis entre les belligérants était la meilleure des options pour l’UFDG, compte tenu des contingences actuelles. Qu’une entente ou un règlement du conflit à l’amiable est, dans le contexte qui prévaut, la meilleure des options pour la sauvegarde des intérêts du Parti.

L’exclusion de M. Ousmane Gaoual est-elle fondée au motif qu’il participe au gouvernement du CNRD ? Le présent document répond à cette question en exposant les raisons juridiques pour lesquelles mes arguments sont fondés en droit et au regard des principes de démocratie. Il met également en exergue les risques auxquels l’UFDG s’expose sur le fondement de la Charte des partis politiques, instrument de Droit actuellement en vigueur sous la Transition, et duquel les partis politiques agréés tirent leur légalité.

Ci-après, la juriste que je suis traite des règles qui découlent de l’application de la Loi en fonction des instruments juridiques existants et pertinents à la cause. En cela, mon approche se situe au-dessus et en dehors des questions de personne.

Dans ce contexte, je rappelle les points ci-après : Dans les sociétés démocratiques, la vie politique et la gouvernance des partis se fondent sur l’État de droit.

On retrouve dans les pays de culture démocratique différents blocs politiques, généralement 3, à savoir, comme c’est le cas en France, la droite, la gauche et le centre. Lorsqu’un parti de l’un de ces 3 blocs gagne les élections, il devient le parti au pouvoir et les partis perdants deviennent l’opposition.

La formation du gouvernement par le parti au pouvoir peut l’amener à coopter des membres des partis d’opposition pour équilibrer la gouvernance ; c’est ce qu’on appelle former un gouvernement d’union nationale, ce qui constitue le summum d’une gouvernance inclusive.

Voilà pourquoi, s’agissant de la France en 2007, le gouvernement de Sarkozy (gouvernement de droite) a nommé Bernard Kouchner, membre du parti socialiste (donc de gauche et de l’opposition), ministre des Affaires Étrangères. Ici, on constate que le gouvernement de Sarkozy a coopté Bernard Kouchner sans que ce dernier n’ait besoin de l’autorisation de son parti (le parti socialiste qui était de l’opposition au parti UMP de Sarkozy).

Cette autorisation était implicite selon l’esprit et la lettre de la Loi qui régit l’activité des partis politiques, comme c’est le cas également en Guinée, à travers la Loi Organique portant Charte des Partis Politiques qui stipule ci-après en son article 3 : « Les partis politiques ont pour objet, dans le cadre de la Loi Fondamentale et de la Réglementation en vigueur, de participer à la vie politique de la Nation par des moyens démocratiques et pacifiques. »

C’est cette obligation de participation à la vie politique qui contraint légalement les partis politiques à ne pas s’opposer à la cooptation de leurs membres par le gouvernement en place et ainsi, participer à la direction du pays ; le gouvernement étant par excellence le principal lieu d’exercice de la vie politique de la Nation.

C’est sur le fondement de ce qui précède que vous ne trouverez nulle part dans les pays démocratiques des cas d’exclusion de membre d’un parti politique pour avoir participé au gouvernement du pays, même si ce parti est dans l’opposition au gouvernement en place. Tel fut le cas en France pour la participation de Bernard Kouchner au gouvernement de Sarkozy.

Si l’on se rapporte au cas présent en Guinée, la participation d’un membre de l’UFDG au gouvernement de la Transition était et reste de bon droit, car, au début de la Transition, l’UFDG n’était pas opposée au pouvoir, mais même aujourd’hui où cela a changé, tous les partis guinéens sont dans l’obligation de se conformer à l’article 3 de la Charte des Partis politiques. Ce qui signifie qu’aux termes de ladite Charte, il est illégal d’exclure un membre d’un parti politique au motif qu’il a été coopté dans le gouvernement, puisque cela correspondrait de fait à un refus « de participer à la vie politique de la Nation ». Prôner le contraire, c’est mettre le parti en infraction et le rendre passible de sanction.

Pour contextualiser les faits dans le cas spécifique de l’UFDG et de M. Ousmane Gaoual Diallo, il est bon de rappeler qu’au moment de son entrée au gouvernement, l’intéressé sortait de prison à la faveur du putsch du 5 septembre 2021. C’est son militantisme au sein de l’UFDG qui lui avait valu cette incarcération.

Durant cette même période, l’UFDG n’était pas en opposition avec la Transition, s’étant ralliée au CNRD. Il est à noter que l’UFDG est passée de la position de parti allié au pouvoir à parti d’opposition pendant que M. Ousmane Gaoual était déjà dans le gouvernement.

C’est donc dire qu’au moment où il lui est proposé d’être ministre, l’UFDG n’est pas opposée au CNRD.

Et même après que l’UFDG est passée dans l’opposition, l’article 3 de la Charte des Partis Politiques interdit d’exclure un membre au motif de sa participation au gouvernement, car il s’agit par excellence du lieu de la « participation à la vie politique de la Nation ».

Pour ramener les choses à l’échelle de la Guinée, le CNRD, qui n’est pas un parti politique, gouverne le pays sous le régime de la Transition. De ce fait, son gouvernement n’est ni à gauche ni à droite, ni dans l’opposition partisane. Son gouvernement se classe au centre de l’échiquier politique et sa vocation est de constituer un gouvernement d’Union Nationale. C’est en cela qu’il est attendu des partis politiques qu’ils se conforment à leur obligation de participation à la vie politique conformément à leur loi habilitante (la Charte des partis politiques).

Ainsi, il en résulte que toute exclusion d’un membre au motif qu’il a participé au gouvernement contrevient à l’objet légal des partis politiques, selon ladite Charte.

En tout état de cause, s’il s’agit de parler de Droit, du point de vue de la juriste, voilà ce qu’il en est.

Aminata Barry, juriste

6 commentaires
  1. Bah dit

    Ma sœur vouloir donner un coup de sabot à l âne c’est de se mettre à son niveau ,les moutons et leurs berger. Ne vont jamais comprendre c est qui est sur ☝️ ils sont et ils seront toujours perdants ,ils pactisent avec leur bourreau et ils seront jamais libérés

  2. Bah dit

    J ai écouté ton cours magistral et ils ne vont jamais comprendre tes conseils ,

  3. Bah dit

    Et en plus parti dont le leader a fouit ce meme leader prend des moutons comme communicants et des petits bouviers tu veux que ce parti amène ou les bergers

  4. Chérif Diallo dit

    Madame Aminata Barry est surement juriste si elle le dit mais elle devrait prendre prendre le soin de ne pas mentir (par ignorance peut-être, mais écrire des mensonges quand même).
    En effet, pour appuyer ses arguties (argumentations) « juridiques », elle commence par citer le cas du sieur Kouchner Bernard, je cite : « le gouvernement de Sarkozy a coopté Bernard Kouchner sans que ce dernier n’ait besoin de l’autorisation de son parti » Eh bien vous mentez madame.
    Monsieur Kouchner adhère au Parti Socialiste en 1983 et quitte le Parti en 2007 lorsqu’il fut nommé Ministre des Affaires Etrangère de Nicolas Sarkozy. Ce seul mensonge discrédite complètement votre argumentation.
    Par ailleurs, est-ce le froid qui sévit au Canada (malgré les gigantesques feux de forêt qui vous font perdre la raison au point d’oser écrire que le CNRD EST UN GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE ?
    Tout le reste c’est du verbiage et mensonge mais certainement pas du droit.

  5. Marega dit

    Je crois qu’il faut aussi vérifier tes sources. En France Ces dernières années, notamment en2017,les ministres exclus pour participation à un gouvernement adverse sont avant tout passés par Les Républicains (Édouard Philippe, Bruno Le Maire,Gérard Darmanin, Lecornu, Solère, Riester) et plus récemment en 2024 Rachida Dati. Loin de moi une polémique mais ceux sont des faits. Merci

  6. Diané dit

    Quand la rigueur juridique et politique cède la place aux approximations : une mise au point nécessaire :

    Le titre de cet article laisse espérer un éclairage intéressant pour ceux qui n’ont pas suivi cette intervention audio de la juriste.
    Mais à le lire, des approximations émergent, soulevant des interrogations aussi bien sur le plan juridique que politique.

    a) Sur le plan juridique
    L’approximation, si l’on veut rester politiquement correct, consiste à affirmer que l’exclusion d’Ousmane Gaoual Diallo découlerait de sa participation à un gouvernement. Une assertion totalement erronée. Il est regrettable qu’une juriste n’ait pas pris le temps de vérifier les sources et de s’appuyer sur des bases juridiques solides pour mieux étayer son argumentation.
    Il est essentiel de le rappeler sans cesse : Ousmane Gaoual Diallo a été exclu, entre autres, pour violation manifeste des principes statutaires. Les articles 10, 12 et 48 des Statuts ainsi que du Règlement intérieur du parti sont explicites sur les obligations des membres. Sans être juriste, il semble pourtant évident qu’une analyse rigoureuse nécessite un retour aux textes, ce qui est d’autant plus indispensable venant d’une juriste.
    Pour ceux qui souhaitent approfondir les autres raisons avancées par l’UFDG concernant cette exclusion, je vous invite à consulter le texte publié sur ce même site d’information :

    https://www.visionguinee.info/amp/exclusion-de-ousmane-gaoual-diallo-de-lufdg-comprendre-les-raisons-dune-decision-claire-et-fondee/

    b) Sur la dimension politique
    Au-delà des approximations juridiques, c’est aussi sur le terrain politique que certaines imprécisions se révèlent, nécessitant là aussi un regard rigoureux.
    D’abord, il est important de rappeler que la nomination d’Ousmane Gaoual Diallo n’a jamais été dénoncée par l’UFDG, comme le suggère par ailleurs la juriste. En réalité, le parti avait clairement exprimé son accord pour accompagner la transition militaire qui venait de débuter, une position bien connue de tous et assumée à l’époque. Une fois encore, aucun argument fondé sur cette nomination n’apparaît dans les mémoires des avocats de l’UFDG.
    Ensuite, l’analogie faite avec le cas de Bernard Kouchner en France interroge sur sa pertinence. Contrairement à Ousmane Gaoual Diallo, qui n’a pas été exclu pour sa participation à un gouvernement, Bernard Kouchner l’a été par le parti socialiste pour son entrée dans les gouvernements Fillon I et II, et non dans un gouvernement de Sarkozy. Il semble utile de rappeler, si besoin est, qu’un ministre appartient au gouvernement d’un Premier ministre et non directement à celui du Président.
    Enfin, une autre approximation—voire une aberration politique—réside dans l’idée d’assimiler un gouvernement de transition, issu d’un pouvoir militaire, à une structure centriste. Les courants politiques tels que le socialisme, le capitalisme, le communisme ou la social-démocratie sont avant tout fondés sur des convictions idéologiques et des principes structurés. Il est pour le moins surprenant qu’une juriste omette cette distinction et tente de classifier un pouvoir militaire sous une obédience centriste, simplement pour appuyer une thèse qui peine à se justifier.

    Pour terminer, il est essentiel, surtout dans un débat aussi sensible, de s’appuyer sur des arguments rigoureux et des faits vérifiables. L’analyse juridique et politique de l’exclusion d’Ousmane Gaoual Diallo montre que certaines interprétations peuvent être approximatives, voire erronées. Cela rappelle combien le recours à des sources solides et une compréhension approfondie des textes sont indispensables pour éviter des jugements hâtifs. Que ce soit dans le domaine du droit ou celui de la politique, la précision reste la clé d’une argumentation crédible et pertinente.

    Taliby Diané
    Adjoint à la communication UFDG France

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Suivez nous sur les Réseaux sociaux !

Cliquez sur les boutons ci-dessous pour suivre les dernières actualités de VisionGuinee.info