Abdoul Salam Sow Footballeur international ex-milieu de terrain guinéen

« Au lieu de prendre des milliards pour investir dans une seule discipline, il faut prendre cet argent pour faire un complexe sportif pour toutes les disciplines confondues. Et ça  sera une avancée  pour le sport guinéen ».

De Horoya à dernier club…

Passionné du football, Abdoul Salam Sow embrassa la carrière footballistique en 1988 sous les couleurs de Horoya où il avait remporté deux palmarès : championnat et coupe nationale. Demi-finaliste de la coupe du monde des cadets en Chine (1985), Salam a participé à trois reprises à la CAN sous les couleurs de Syli national (1994, 1998 et 2004). En 1989, il s’envole pour la France où il a évolué à Saint-Dizier et à Thouars (3ème division). Le parcours lancé, l’ex-milieu de terrain guinéen balise son chemin en parcourant plusieurs clubs européens en Belgique, en Turquie, au Portugal et en Grèce. En 2002, il tente son aventure vers le Moyen-Orient où il a évolué au Qatar dans le Rayan club-alkhor.

L’ex-milieu de terrain guinéen serait le recruteur des joueurs du Syli national : « Je ne suis pas engagé en tant que recruteur plutôt superviseur par rapport aux adversaires de Sily national. J’ai été à la CAN pour assumer cette fonction. Mais mon ami (Titi Camara, ndlr) qui était censé débloquer la situation financière ne l’a pas fait jusqu’à nos jours. Ce travail je n’ai pas pu le faire malgré le soutien de la fédération. »

L’un des faiseurs de jeu de sa génération, Salam veut aller au-delà de ses qualités de joueur : « Je suis en train de passer mon diplôme d’entraîneur et j’attends le retour de Salifou Camara pour le poste de superviseur. C’est un poste stratégique. En tant qu’entraineur, j’ambitionne ramener des trophées. Avec mon caractère, j’y arriverais. Il ne suffit pas de jouer au foot, mais il faut savoir ce qu’il  faut pour durer dans cet univers. C’est très important ».

Parlant du football guinéen, il prône une bonne stratégie pour intégrer l’équipe nationale :  « Le football guinéen a beaucoup de soucis. Il faut revenir à la base, permettre aux jeunes d’évoluer dans des meilleures conditions et ne pas briser des étapes. Aujourd’hui, on peut voir des jeunes jouer au foot dans les quartiers, et demain ils se retrouvent dans l’équipe nationale. Un jour ou l’autre, il y aura des problèmes parce qu’il y’a des étapes à suivre avant d’en arriver là. C’est comme l’équipe ghanéenne, la plupart des joueurs qui ont remporté la coupe du monde des cadets évoluent aujourd’hui dans l’équipe nationale. C’est d’ailleurs ce qui nous a empêchés de les battre lors de la CAN 2012 malgré les talents que nous avions. C’est une question d’expérience ».

Le football c’est d’abord une passion…

« Il faut aimer d’abord le football avant d’être ambitieux de lui. De nos jours, les parents encouragent leurs enfants à jouer au football (ndlr, pour l’argent). Il reste à savoir est-ce qu’ils aiment ce qu’ils font. Etre professionnel, ce n’est pas trop dur, mais évoluer dans le football c’est tout un problème et se maintenir aussi est très difficile. Seuls le travail et le sérieux peuvent aider ces jeunes ».

Si les autorités du département de sport s’impliquent davantage, pas seulement dans le football mais aussi dans les autres disciplines sportives, le sport en Guinée se portera mieux et sera développé. Au lieu de prendre des milliards pour investir dans une seule discipline, il faut prendre cet argent pour faire un complexe sportif pour toutes les disciplines confondues. Il faut donner la chance aux autres disciplines. Et ça sera une avancée  pour le sport guinéen sans oublier de se donner la main ».

Par Boussouriou Doumba