Abdourahmane Sano au colonel Doumbouya : ‘’Si on peut prendre le pouvoir par les armes, on ne peut pas le conserver durablement par les armes’’
L’ancien coordinateur du Front national de la défense de la constitution et actuel coordinateur par intérim de la plateforme Citoyens pour la République (CPR) a, ce jeudi 4 janvier 2024, fait part de ses inquiétudes par rapport à la conduite de la transition par le colonel Doumbouya et le CNRD.
Dans une lettre ouverte adressée au président de la transition, l’ancien opposant au troisième mandat d’Alpha Condé, Abdourahmane Sano a dénoncé plusieurs des pratiques liberticides sous le règne de la junte militaire.
‘’Monsieur le président, à un an de la fin de la durée que vous vous êtes librement accordé pour conduire la transition et mettre en œuvre le programme que vous avez unilatéralement établi et au regard des développements qu’on observe, il y a lieu de vous exprimer mes profondes inquiétudes quant au respect des engagements du CNRD et a une issue apaisée de la transition actuelle’’, a-t-il déclaré.
‘’La CRIEF dont l’institution était perçue comme salutaire, est devenue un instrument de règlement de compte avec des personnalités bien ciblées sans enquêtes préalables rigoureuses’’, a ajouté l’ancien patron du FNDC.
Il accuse le CNRD de reproduire les mêmes pratiques combattues sous Alpha condé comme ‘’la restriction de la liberté de presse et des droits civiques, l’interdiction de manifester, les limitations de l’accès à l’internet, le brouillage des ondes des médias, l’instrumentalisation et la personnalisation de la justice, la persécution des magistrats qui défendent l’éthique dans leur profession, les répressions judiciaires contre des acteurs politiques et sociaux, les violation des droits de l’homme, attentes à la dignité humaine, les tueries lors des manifestations’’.
Le coordinateur par intérim du CPR met en garde le colonel Mamadi Doumbouya contre toute tentative de confiscation du pouvoir par la junte. ‘’Monsieur le président, le pays va mal. Il va très mal aujourd’hui et la répression n’est pas la solution. De nos jours, si on peut encore prendre le pouvoir par les armes, on ne peut pas conserver durablement par les armes’’, a souligné M. Sano.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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