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Abdourahmane Sano, un homme de paix à l’esprit d’unité nationale

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[dropcap]J’[/dropcap]attends dire des contrevérités sur un homme qui n’est  un patriote papelard. Il n’est pas venu à la société civile parce qu’il avait un agenda caché comme le disent ici et là les bouches pleines d’aigres malédictions, les bouches dégouts qui vomissent les insalubrités de toutes sortes. Il n’a qu’un seul agenda : l’agenda républicain.

Je connais Monsieur Abdourahmane Sano plus que n’importe quel autre membre du FNDC. Je ne parlerais pas de lui comme un neveu qui défend un oncle. Je n’ai pas besoin de le défendre, il est plus grand que ma défense qui ne lui serait d’aucun compliment. Il mérite bien mieux et le peuple tout entier lui reconnaitra ses mérites et grandeurs.

Je ne suis pas du grand front qu’il a réussi avec d’autres acteurs à créer, pourtant au début, alors qu’il pensait à que faire pour le bien du pays, j’ai contribué à travers les nombreuses conversations  que nous avons eues à l’encourager. C’est un homme désintéressé qui est à travers son intelligence, la sueur de son front et la bénédiction de ses parents et la grâce du ciel à l’abri du besoin. Peut-être, est-ce pour cela qu’il est intègre.

Il est des hommes à l’abri du besoin qui sont insatiables ! Il est taciturne, humble, humain et compatissant à l’épreuve des autres. Il encourage les bonnes vertus. Il m’a personnellement toujours encouragé à ne pas céder au raccourci de la facilité et à ne rien faire pour plaire aux autres. Avec lui, j’ai eu des divergences d’idées sur assez de questions : la réconciliation nationale (même si sur le fond nos idées convergeaient l’originalité en toute chose était ce qu’il recherchait), la réforme de l’école de la République, la lutte contre la corruption, etc. Je n’ai jamais suspecté en lui une sécheresse du cœur et un plan malveillant ni contre un homme, ni contre le pays dont l’amour pour ses fils  est un feu qui le consume. Nos confrontations d’idées devenaient telles  celles  de deux amis désireux chacun de  faire adhérer l’autre à ses opinions.

C’est un homme pacifique qui n’impose son autorité à personne. Le discours au FNDC n’est pas forcément son discours à lui, mais celui d’une entité qui a plusieurs composantes aux idées souvent conflictuelles même si  la nécessité de taire certaines dissensions et divergences internes s’impose à elles pour des raisons d’efficacité. Le discours qu’il a lu et qui lui a valu d’être qualifié d’homme violent n’est pas en lui-même violent.  L’expression invitant les entreprises minières à ne pas se livrer à leur activité habituelle et les citoyens à rester chez eux pour se mettre à l’abri de certains effets dommageables est illustrative de sa préoccupation et du dilemme dans lequel il était : comment faire occuper la rue (pour braver l’interdiction illégale de manifester et dire ses convictions) sans faire subir à autrui le moindre mal découlant de l’exercice de son droit ?  Dans le discours, n’a-t-il pas exhorté les citoyens à rester chez eux ? Comment pouvait-il appeler à la violence tout en appelant les acteurs qui devaient s’y livrer à rester chez eux ? On peut ne pas être, comme moi du FNDC et ne pas approuver leurs idées, mais seulement : qui de l’Etat  et du FNDC est violent ?

Le droit de manifester est un droit constitutionnel, il est encadré et nul  ne doit remettre en cause sa jouissance par les citoyens qui désirent en disposer.  Si l’on veut enrayer le cortège de la mort qu’engendre, dans notre pays,  l’exercice de ce droit, on ne restreint pas son exercice et ne l’interdit. Toute violation d’un droit, toute confiscation d’un acquis  est une violence. C’est cela la violence première : la violence institutionnelle. C’est en guise de réponse à cette violence première que certains  citoyens ont décidé de  manifester par le seul moyen qui leur reste dans ce pays où le dialogue n’a qu’une vertu de légitimation des forfaitures du pouvoir , en occupant la rue.  C’est vrai, l’expression d’une colère, engendre des méfaits. C’est cela la violence de contestation. Le gouvernement qui a évoqué la raison d’Etat a usé de forces de sécurité pour  faire taire la contestation, encore il a exercé une autre violence : la violence de répression. Qui est violent ?  Qui est doublement violent ?  Qu’a requis le procureur contre les pontes du gouvernement, les Ministres dont les actions ont conduit à la violence double ?  Rien.

On en veut à Abdourahmane pour son désintéressement et aussi  son combat pour la défense de la se République. Il combat à sa manière et avec les moyens pacifiques à sa disposition. Si les millions de Guinéens ont répondu à l’appel qu’il a lancé, c’est qu’ils se reconnaissent au combat qu’il mène avec d’autres Guinéens et qu’ils ont foi à sa sincérité. Il n’est pas un harangueur qui abuse de la foule, il est pratique et n’est pas violent. N’est-ce pas lui qui a démissionné le premier à la suite du massacre du 28 septembre alors qu’il était ministre de l’agriculture ?  La violence engendre plus de mal que de bien, c’est sa conviction de tout les temps. Le pouvoir guinéen  a créé des richesses dans les traces sont invisibles, il viole les droits  humains et réduit à néant  les voix discordantes, n’est-ce pas cela  conduit aux discours  violents ? Si la violence est le seul recours qui reste aux gens, ils en useront.

Emprisonner Abdourahmane Sano et les autres membres du FNDC est une injustice puisqu’en longueur de journée d’autres Guinéens et non les moindres menacent l’ordre public, l’unité de la nation, la stabilité politique à travers leurs actes et paroles.  En voulant museler la voix discordante, voilà que d’autres voix  se feront entendre et que, désespérément, certains baigneront dans la violence pour le mal de ce pays que le pouvoir guinéen ne défend pas en imposant la terreur aux  Guinéens.

Ibrahima SANOH
Citoyen guinéen et essayiste
Président du Mouvement Patriotes pour l’Alternance et le Salut

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