[dropcap]O[/dropcap]uvert le 18 juin dernier, le dialogue politique patine à nouveau. L’opposition accuse la mouvance présidentielle de faire obstruction sur les négociations en rejetant systématiquement ses demandes. Elle reproche également au camp présidentiel de refuser parfois des débat sérieux autour des revendications et propositions des opposants.
Le porte-parole de l’opposition pointe un doigt accusateur sur le député Damaro Camara, membre de la délégation de la mouvance. ‘’Il est au dialogue pour le saboter. Pour ne pas dire des grossièretés parfois, ils (les représentants de la mouvance) font tout pour énerver la délégation de l’opposition pour nous amener à quitter le dialogue’’, a rapporté lundi matin Aboubacar Sylla, de passage dans l’émission Espace Expression.
‘’Ç’aurait été stratégique si on était arrivé au moins à quelques conclusions. Mais tout a été balayé du revers de la main malgré la pertinence de nos arguments’’, a-t-il ensuite déploré.
Pour le porte-voix de l’opposition, la mouvance cherche à instrumentaliser l’opinion en faisant croire qu’elle fait toujours référence à la loi et que l’opposition dans ses prétentions veut qu’on puisse contrevenir aux dispositions légales : ‘’On veut faire croire à l’opinion que la mouvance est la gardienne de la loi alors que c’est exactement le contraire’’.
A l’entendre, tous les quatre points d’ordre du jour discutés autour de la table de négociations ont été inscrits à l’ordre du jour parce qu’ils violent de manière flagrante les lois guinéennes. ‘’Le premier point de l’ordre du jour, c’est la question des délégations spéciales qui sont une violation de la loi. Depuis leur installation, depuis 4 ans, c’est des violations continuelles de la constitution, du code électoral et du code des collectivités locales’’, a expliqué l’honorable Aboubacar Sylla.
Le deuxième point, souligne l’opposant, concerne le calendrier électoral qui fait l’ordre des élections a été inversé : ‘’Ça veut dire qu’on se retrouve aujourd’hui avec des conseils communaux qui ont des mandats échus depuis décembre 2009 mais qui ne sont pas encore renouvelés’’.
Le troisième point, assure-t-il, ‘’lorsque nous parlons du fichier électoral et que des gosses de 12 ou 13 ans figurent sur ce fichier, c’est une autre violation de la loi’’. En ce qui concerne la CENI inscrit au quatrième point de l’ordre du jour, indique-t-il, ‘’la mouvance refuse de la recomposer alors que la parité n’est plus de mise en son sein’’.
En conséquence, note le député Sylla, ‘’nous avons décidé de suspendre notre participation jusqu’à ce que nous percevions des signaux consistants de la volonté de la mouvance présidentielle d’aller à un vrai dialogue’’. Car, dit-il, l’opposition dans sa démarche ‘’veut que la loi soit appliquée pour qu’on entre dans un processus électoral transparent et conforme aux dispositions de la loi’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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