On aura tous été fiers et heureux que s’est tenu en terre africaine de Guinée, le procès dit historique. L’Afrique en général, la Guinée en particulier, aura relevé, par ce jugement, le défi africain de la justice internationale.

Pour une fois, la première d’ailleurs, l’africain a pu mener jusqu’à terme un procès d’envergure très large, regroupant un ancien président et plusieurs chefs militaires, surtout sans financement étrangers aucun.

Et alors, si nous avons été très impressionnés du sérieux et de la qualité qui ont caractérisé le déroulé des débats durant ce très long moment de procès, toutefois l’on a été très déçu, s’il faut dire même profondément déçu du verdict qui l’a sanctionné.

Le très malheureux manifestant du 28 septembre ne pourrait jamais au plus grand jamais comprendre les peines d’emprisonnement prononcées par le président du tribunal de Dixinn délocalisé à Kaloum.

Pour lui (le manifestant du 28 septembre), ces peines d’emprisonnements prononcées sonnent presque comme une liberté pour les bourreaux des crimes aussi odieux au point de dépasser la fiction, et dont les conséquences se feront sentir jusqu’à la fin des temps.

Au regard de ce qui a été posé comme crime, le coupable moyennement condamné dans cette affaire devait au minimum possible prendre plus de 20 ans d’emprisonnement ferme.

Ceci aurait consolé, pour un temps soit peu, celui dont la maman, la tante, la femme, la fille, la sœur, l’amie ou la voisine s’est fait dénuder et violemment violée en plein midi de plein air.

Ceci aurait consolé pour un temps soit peu, celui dont le père ou la mère, le frère ou la sœur, l’ami(e) ou la voisin(e) s’est fait tuer de la plus mauvaise des manières en plein jour au stade du 28 septembre situé au cœur de la capitale guinéenne.

Ceci aurait en fin consolé, pour un temps soit peu, celui qui s’est vu réduit en handicapé à vie au lendemain du 28 septembre 2009.

Ne devrait-on pas se poser certaines interrogations qui, à savoir comment un président de tribunal aussi concentré et attentif que Monsieur Ibrahima Sory 2 Tounkara, ait pu prendre une telle décision ?

En tout cas, l’on ne cessera de s’interroger comment celui qui est coupable des crimes contre l’humanité ne fera pratiquement que 2 ans d’emprisonnement après condamnation.

Par Mouhammad Yéro Guinéen