Le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL), malgré les menaces de kidnapping dont il a fait l’objet, a lancé, samedi 14 décembre, un appel à l’engagement des guinéens pour exiger des autorités militaires, le retour rapide à l’ordre constitutionnel à travers des élections inclusives et transparentes.

Aliou Bah du MoDeL soutient mordicus que, malgré la violation de l’espace civique sous le CNRD, l’exil n’est pas la solution. Dénonçant un système politique enraciné depuis l’indépendance, caractérisé par la dictature, la corruption et le clientélisme, l’acteur politique a appelé les guinéens à prendre leurs responsabilités et à s’engager pour un changement positif dans notre pays.

‘’Depuis 1958 jusqu’à nos jours, fondamentalement, ce pays a été gouverné de la même manière. Chaque fois que c’est difficile, les gens choisissent de partir ou de se taire. Mais est-ce que le fait de partir, est-ce que le fait de se taire a changé la Guinée dans le bon sens ? Est-ce que c’est le cas ? Alors, on ne peut pas reprendre, emprunter tous les jours le même chemin et s’attendre à des destinations différentes’’, a indiqué Aliou Bah.

‘’Partir n’est pas la solution. L’exil n’est pas la solution. Il faut affronter les problèmes de la vie. Parfois, c’est vrai, il faut les contourner pour trouver d’autres formules encore plus appropriées. Cela n’a rien d’être téméraire, cela n’a rien à voir au fait de se dire qu’on est têtu. Ce n’est pas de ça dont il s’agit. Il s’agit de la responsabilité. Il s’agit de savoir ce qu’on veut pour son pays’’, a-t-il ajouté.

Selon lui, ‘’la dictature a été la chose la plus enracinée en République de Guinée. Cela a transformé les mentalités pour que ça prospère. Beaucoup de nos compatriotes qui accompagnent la dictature ne sont pas des coupables, mais des victimes, parce qu’ils ont été éduqués dans un environnement de dictature. Ils ne connaissent pas autre chose que ça’’.

Il exhorte les guinéens à rester et à lutter face au CNRD pour l’organisation d’élections libres et transparentes qui permettraient au peuple de choisir ses dirigeants.

‘’Chaque fois que c’est difficile, on te dit : quitte le pays ou tais-toi. Tu vas pendant 20 ans, 30 ans, tu reviens, tu es le plus malheureux des guinéens. Même si tu as gagné de l’argent, même si tu as obtenu des diplômes, même si tu as obtenu des relations, tu reviens dans ce pays, tu trouves que ceux qui gouvernent encore ce pays, c’est eux qui vont signer quelque chose pour que tu puisses te réinstaller dans ton propre pays, étant donné qu’ils ne sont pas qualifiés pour le faire, ils ne sont pas élus pour le faire, ils ne sont pas à la hauteur’’, a estimé M. Bah.

C’est pourquoi, il appelle ses compatriotes à lutter pour que ‘’les guinéens puissent élire ceux qui vont les gouverner. C’est tout ce qu’on demande. Qu’on puisse organiser des élections libres et transparentes, crédibles, inclusives, auxquelles tous les guinéens puissent participer, de la base au sommet, afin que les électeurs puissent décider de ceux qui doivent gouverner ce pays, comme étant des maires, comme étant des députés, comme étant des conseillers de quartier, comme étant un président de la République’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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