[dropcap]L[/dropcap]a récusation de l’envoyé spécial de la CEDEAO par le colonel Mamadi Doumbouya, sous prétexte qu’il n’y a pas de crise interne dans notre pays, continue de susciter des réactions au sein de l’opinion. Aliou Bah estime que la Guinée n’a pas intérêt à se radicaliser face à l’organisation sous-régionale.

Le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) déplore le contenu du courrier du président de la transition à la CEDEAO.

‘’Le CNRD et le gouvernement doivent se dire qu’on n’a rien à gagner dans un bras de fer avec qui que ce soit, surtout avec nos voisins. La CEDEAO a exprimé sa volonté de discuter. Le rapport qui a été publié lors de sa dernière mission indique clairement qu’il y en une envie de discuter’’, explique Aliou Bah dans Mirador.

Ce leader politique affirme qu’il aurait souhaité que le président de la transition n’engage pas un bras de fer avec l’institution sous-régionale.

‘’Le président de la transition devait laisser cette tâche au ministre des Affaires étrangères, non pas avec une note radicale. Il pouvait trouver une formule par la quelle, il pouvait dire ‘sur le principe du médiateur, c’est discutable, nous sommes ouverts. Mais pour Mohamed Ibn Chambas, nous n’en voulons pas pour telle ou telle raison’. Nous n’avons rien à gagner en nous radicalisant’’, estime-t-il.

Contrairement au colonel Mamadi Doumbouya, M. Bah affirme : ‘’On ne peut pas dire qu’on est en transition et dire qu’on n’est pas en crise, ça n’a pas de sens. La nécessité d’une transition, c’est une crise. On sort de la crise par le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections. On ne peut pas dire une chose et son contraire dans le même langage et faire croire que c’est compréhensible. La crise est là’’.

Selon lui, ‘’la Guinée a tout à gagner en étant bien avec ses voisins (…). Il faut être réaliste et ne pas être nostalgique des choses. Si la CEDEAO, de par le passé, n’a pas joué son rôle, elle est aujourd’hui intéressée à le faire pour qu’on aille de l’avant. Donc il faut lui ouvrir les portes en discutant avec elle’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.info

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