Aliou Bah craint un glissement du chronogramme et alerte : ‘’Une transition qui va au-delà de 2 ans devient problématique’’
Le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) a donné, ce jeudi 20 juillet, sa lecture sur la conduite de la transition. Aliou Bah n’a pas caché des craintes d’un glissement du chronogramme de la transition, avant d’interpeller le colonel Mamadi Doumbouya.
Alors que le Premier ministre Bernard Goumou a indiqué récemment que le chronogramme de la transition est en avance, le leader du MoDeL pense tout à fait le contraire.
‘’Pour moi, les éléments importants qui sont en rapport avec le retour à l’ordre constitutionnel ne sont pas priorisés. Aujourd’hui, quand on parle du processus électoral qui est le processus par lequel on sortira de la transition, on n’a aucun acte tangible qui soit posé’’, a estimé Aliou Bah dans Mirador.
‘’En réalité, qu’est ce qui est fait concrètement ? La question constitutionnelle n’est pas évacuée. Aujourd’hui, en tant qu’acteurs politiques, nous savons que nous irons aux élections. Quand, de quelle façon et quel type d’élections ? On ne sait pas. Parce que le texte de base, c’est-à-dire la constitution qui doit définir tous ces contours, mère de tous les textes, n’est pas élaboré. Nous ne voyons pas d’indice qui montre son caractère inclusif’’, a-t-il ajouté.
‘’Il y a le processus de mise en place de l’organe de gestion des élections, les questions du fichier électoral, de la cartographie électorale, le type d’élections qui doivent être menées, la logistique qu’il faut avoir, les financements’’, poursuit M. Bah.
Il assure que la transition guinéenne tend vers un glissement de calendrier. ‘’Il y a des opérations qui sont incompressibles par rapport au processus électoral, des choses pour lesquelles si vous devez faire six mois, vous n’avez aucune chance de faire cela en trois mois, même en cinq mois si vous voulez faire un bon travail. Alors, si on met de côté toutes ces opérations qu’on ne peut pas compresser, on aura un retard’’, a indiqué le président du MoDeL, avant prévenir d’un ton ferme que tout glissement ne sera pas sans conséquences.
‘’Dans la tête des gens, la transition guinéenne tend vers sa deuxième année. Une transition qui va au-delà de deux ans devient problématique. La pression politique, économique, sociale va commencer’’, a-t-il alerté.
Il a saisi l’occasion pour inviter le président de la transition à prendre en considération les enjeux qui pèsent sur la Guinée. ‘’Le colonel Doumbouya est dans une sorte de bulle. Il rencontre des gens qui lui disent ce qu’il aime entendre (…). Honnêtement, ceux qui lui parlent présentement ne sont pas des gens qui vont le conduire vers une bonne destination’’, a souligné Aliou Bah.
‘’Reste-là avec des gens qui vont fanfaronner, qui vont faire du griotisme pour faire croire en réalité tout ça n’est rien, vous pouvez faire ce que vous voulez, avec le Nigeria et l’agenda avec lequel le président Ahmed Bola Tinubu est là, les forces internationales qui sont derrières, si vous ne prenez pas cela en compte, vous négligez en pensant que tout va bien aller, vous aurez préparé votre propre chute. C’est ce qu’il faut éviter. Aujourd’hui, avec l’approche que Tinubu a entamé est à prendre très au sérieux. Parce qu’il y a beaucoup d’intérêts derrière qui veulent que les choses se stabilisent’’, a-t-il ajouté.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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