Arrêté à la frontière guinéo-léonaise alors qu’il se rendait à Freetown, le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) est poursuivi pour des faits d’offense au chef de l’État. Lors de son procès qui s’est ouvert ce mardi 31 décembre au tribunal de première instance de Kaloum, Aliou Bah a fermement rejeté les accusations portées contre lui.
VisionGuinee qui suit le procès, vous propose des extraits de son intervention devant le juge. Lisez….
Voici votre texte corrigé, avec uniquement les fautes rectifiées, sans altérer le contenu original :
« Je n’ai jamais offensé ni diffamé le chef de l’État, encore moins une autre personnalité de la République. Les discours que j’ai tenus sont des discours de responsabilité. Je me sens investi de la légitimité de porter un regard critique sur la situation générale de notre pays, et en particulier sur la gestion de la gouvernance.
Ce que j’ai fait, ce que j’ai dû faire, c’est ce que je continuerai de faire dans le système actuel. Ceci étant, je me sens très à l’aise par rapport à mes activités, et je me sens un bon politique avec la conscience et l’ambition d’un bon politique et de citoyen. Il y a quelques éléments, quelques aspects de mes différents discours qui ont été découpés, qui ont été présentés dans la logistique.
D’un bout à l’autre, mon appel à la responsabilité de l’État par rapport à la situation sécuritaire générale et la situation critique des cas de kidnappings et de disparitions forcées, étant donné que l’État a la responsabilité de garantir la sécurité des citoyens et de l’ensemble de ceux qui vivent sur le territoire national, étant donné que l’État jusque-là, à travers les autorités publiques, n’a trouvé qu’un argument que de dire qu’il ne sait pas par rapport aux cas de kidnappings et de disparitions forcées. Je parle du principe que tout citoyen est censé respecter la loi puisque, devant vous, je ne peux pas arrêter d’ignorer la loi et en faire une excuse pour les responsabiliser. L’État ne peut pas dire qu’il ne sait pas ce qui se passe par rapport à la situation sécuritaire du pays et que cela constitue une excuse ou une irresponsabilisation. Et lorsqu’on parle de l’État, on parle des institutions publiques.
Dans mes discours, j’ai fustigé cela. J’ai insisté pour que l’État rende compte aux citoyens au-delà de ce raccourci qui consiste à dire qu’il ne sait pas. C’est ainsi que j’ai dit que, pour le cas particulier des kidnappings et des disparitions forcées, il est du rôle de l’État de retrouver les personnes concernées puisque ce sont des faits et il y a eu beaucoup de témoignages sur lesquels je me suis appuyé pour développer mon argumentation et qu’il appartient à l’État non seulement de les retrouver, mais de les rendre à leurs familles.
Dans certains aspects de mes discours qui ont été découpés et qui m’ont été présentés, j’ai fait appel aux religieux. Les religieux qui ont la responsabilité de contribuer à garantir la solidarité sociale de notre pays. Les religieux, je précise, toutes confessions confondues.
J’en ai fait appel pour qu’ils cessent de se taire par rapport à des cas qui sont devenus de plus en plus fréquents. À l’endroit de ces religieux, j’ai été clair. Je leur ai dit il y a longtemps qu’ils ne venaient plus pour l’avoir.
Lorsque ce temps a expiré, le pays pourrait se retrouver dans une situation encore plus difficile. Et à ce moment-là, les religieux ne peuvent pas être inaudibles, de ne pas perdre l’opportunité de rappeler aux dirigeants, aux citoyens et à ceux qui ont la charge de la gestion du pays leur rôle pour faire en sorte que tous les Guinéens se sentent en sécurité. Et que, pour eux, défendre la justice, défendre la vérité relève des responsabilités que Dieu a explicitement mentionnées dans les textes sacrés que les religieux doivent diffuser et défendre.
Voici essentiellement les messages que j’ai tenus à travers les différents discours et dont on m’a reproché les conférences, aux chefs de l’État, qui à la fois étaient une personnalité et une institution, mais aucun de ces messages n’est subversif.
Je le répète, Monsieur le Président. Ce que je veux dire, c’est que c’est dès lors que l’État n’a pas fait son travail qui consiste à retrouver les personnes kidnappées et disparues, dans les cas de disparition forcée, jusqu’à preuve du contraire. C’est l’État qui doit répondre de la sécurité.
J’ai parlé des dirigeants. Les dirigeants d’une manière générale parce que les dirigeants incarnent la responsabilité publique, donc l’État. Lorsque je parle des dirigeants, cela peut aller du commissariat de police à la base, jusqu’à la Cour suprême, parce que c’est une chaîne de commandement.
Donc, la police, la gendarmerie et peut-être même, pourquoi pas, la défense, parce que lorsqu’on parle de sécurité, je crois que cela implique un ensemble d’institutions, jusqu’à la plus haute priorité de la direction de notre pays. Étant donné qu’il fait partie de l’ensemble des dirigeants de ce pays, on peut le mettre dans un cadre global. J’ai tenu ces propos parce que la religion que j’ai étudiée m’a clairement indiqué que le rôle des dirigeants, c’est de protéger les citoyens et d’améliorer leurs conditions de vie.
Lorsque je parle de kidnapping, j’en appelle à la responsabilité de l’État. J’avais compris que c’était une religion qui corrompt. Les disciples enrichis, on ne m’a pas présenté à l’occasion de l’audition.
Plusieurs questions ne m’ont pas été posées. Mais dans les critiques publiques, et naturellement, il m’arrive de porter ce type de critiques. Tout d’abord, c’est mon droit de le faire en tant que citoyen.
Je pense éventuellement que le niveau de corruption dans notre pays est devenu de plus en plus élevé. Je n’ai pas beaucoup à le prouver, parce qu’à l’instant où nous parlons, il y a beaucoup de dirigeants de ce pays qui sont allés devant des juridictions compétentes pour faire face à la corruption (…).
La légitimité du pouvoir est tirée du suprême universel. Dans notre pays, il est clairement indiqué que pour conquérir et exercer le pouvoir, on passe par des élections. Nous sommes en situation de transition.
Donc, c’est une autorité de transition qui gère le pays et qui ne peut pas se prévaloir de la légitimité. Bien. Est-ce que vous avez également réinstauré la dictature ? Oui.
Je l’ai dit parce qu’aujourd’hui, les engagements qui ont été pris le 5 septembre à travers lesquels le peuple a adhéré à la dynamique de la transition n’ont pas été tenus. Il est question qu’à travers ces engagements, que l’ensemble de la transition se déroule à travers un accord politique qui a été signé entre la Guinée et la Cédéao, que la transition se termine ce 31 décembre 2024. Étant donné qu’elle ne se termine pas, en fait, les engagements qui ont été pris à plusieurs niveaux n’ont pas été respectés.
Évidemment qu’en termes de politique, je suis fondé à croire que les autorités de la transition sont dans une dynamique, dans un agenda de confiscation du pouvoir. Comme cela avait été d’ailleurs le cas à plusieurs occasions des transitions précédentes dans notre pays. Pour moi, ils n’ont pas à se prévaloir de compétence de gestion d’un État, encore moins de garder le pouvoir, par le fait d’un programme politique qu’ils n’ont pas présenté plus tôt. ».
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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Transcription tres mauvaise avec des fautes incroyables qui alterent le contenu
Merci mon cher Aliou, courage à toi Dieu est au commande, la bande de putschiste doit dégager ce 31 décembre 2024. Il leur reste quelques heures!!! c’est tout!!!!