[dropcap]J[/dropcap]e crois profondément en la vertu du dialogue comme démarche de décrispation et de réconciliation des entités politiques et sociales. Je comprends tout autant la méfiance et la résistance des observateurs et acteurs sociaux et/ou politiques au cadre que l’Exécutif leur propose. 

L’historique du dialogue en Guinée est en effet une série d’entourloupes destinées pour les uns à écraser les autres ou à les tourner en dérision. Mais en ce qui concerne celui annoncé, il semble important de prendre en considération le contexte et les enjeux particuliers qui le caractérisent.

De très nombreux militants et cadres de l’opposition politique ainsi que d’activistes de la société civile croupissent en prison. Certains sont contraints à l’exil. D’autres y ont laissé leur vie.

L’homme pense et agit en fonction de la force et des limites de résilience que Dieu lui a assignées. La foi et la patience dont ont fait preuve les Prophètes Ayoub face à la maladie qui lui a pourrit le corps, de Nouh ou encore de Ibrahim face aux épreuves qu’ils ont endurées, cette forme d’endurance n’est pas du monde politique.

A ce titre, s’en tenir aux principes de dignité défendus par certains ou tenir compte de l’avis d’autres qui perçoivent en le dialogue une voie de décrispation est un choix cornélien difficile à prendre.

Dieu est imploré à éclairer au mieux la décision de l’UFDG pour résoudre cette équation. Aamenn !!

Sény Facinet Sylla
Ancien Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses