[dropcap]L[/dropcap]es dernières sorties médiatiques du président de la république démontrent qu’il ne mesure pas à sa juste proportion la crise dans laquelle le pays est plongé par son manque de vision, l’inconséquence et l’irresponsabilité des actes pris par ses différents gouvernements. 

En effet, en dépit de nombreuses promesses qu’il a faites, en 5 ans, son discours est resté le même : tentative maladroite de justification de ses échecs à travers la logique du bouc émissaire, rappel mal placé de la source des souffrances des guinéens, Ebola, etc.

C’est comme si, pour lui, le temps s’est arrêté et les contextes sont restés les mêmes. J’ai l’impression que le président n’a pas suffisamment le sens de la réalité et en évidence, il a montré la limite de ses capacités en terme de conduite d’un Etat et de gestion de la fonction présidentielle.

Malheureusement, les résultats de son combat se résument à un triste bilan politique (aucune institution solide, non respect de son serment à plusieurs égards, faible application des textes et engagements, mépris des lois etc), une récession économique (les indicateurs de performance et le budget d’austérité parlent mieux que ses discours) et une crise sociale aigüe (le niveau insupportable de pauvreté et la demande sociale non satisfaite illustre cet état de fait). 

Un chef d’Etat ne passe pas le clair de son temps à regarder dans le rétroviseur, à se limiter à des diagnostics et à justifier ses échecs par les autres. C’est de la manipulation et un manque évident de responsabilité. 

Un chef d’Etat, c’est celui qui impulse une dynamique, assume ses actes et rassemble son peuple pour obtenir éventuellement des résultats qui se traduisent en impact sur la population. 

Un chef d’Etat, c’est celui qui est capable d’avoir de la hauteur d’esprit et ne pas se mettre dans des débats de caniveaux et de petits esprits (personnalisation, passion, ethnicisation, règlement de compte etc). 

Enfin un homme d’Etat, c’est celui qui parle de l’avenir de son peuple avec soucis et intérêt en formulant des propositions fortes et une vision réelle de développement qui prend en compte toutes les dimensions de la vie nationale.

Au regard de cet état de fait, on se rend compte qu’Alpha Condé était plus préparé à conquérir le pouvoir qu’à l’exercer tant il y a de l’amateurisme, de l’incohérence dans ses actes et la faible qualité de ses discours. Et cela, c’est pour le grand malheur du peuple de Guinée et de la république qui se sent déshonoré et affaibli chaque  fois qu’il prend la parole. 

Depuis Génève, Aliou BAH

Directeur de communication du Bloc Libéral