Après la marche pacifique du 27 février, organisée L’opposition guinéenne réunie au sein du collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, de l’alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) et le club des républicains (CDR), pour demander le départ de l’opérateur de saisie Waymark et le vote des guinéens de l’étranger, des violences ont été enregistrées au lendemain de cette marche. Le président des Guinéens Démocrates Abdourahamane Bakayoko actuellement en séjour à Paris, est sorti de son silence. Nous vous livrons in extenso la déclaration qu’il a faite ce 2 mars. Lisez !
Déclaration du Président des Démocrates Guinéens relative aux violences à Conakry
Guinéennes et Guinéens,
J’ai suivi avec beaucoup de regret, d’amertume et d’inquiétude les évènements malheureux, honteux et dangereux qui se sont produits à Conakry mercredi, jeudi et vendredi par la faiblesse de notre Président de la République, le professeur-Président-Elhadj Alpha Condé.
Beaucoup de leaders politiques de l’opposition guinéenne pensent qu’Alpha Condé est un dictateur. Moi je pense qu’il n’est pas un dictateur mais plutôt un Président faible. J’ose croire qu’Alpha Condé ne tue pas, ne blesse pas et n’ordonne pas les répressions sanglantes contre les militants de l’opposition. Mais puisque ceux qui le font ne sont jamais recherchés, arrêtés, poursuivis ou inquiétés, j’ose également croire que ceux-ci sont malheureusement plus forts que le Président de la République.
Un Président faible est un Président incapable d’assurer la sécurité de son peuple et de ses biens, qui regarde des Hommes qu’il a lui même nommés à des postes stratégiques de l’État, faire maltraiter parfois massacrer son peuple sans pouvoir les en empêcher ou tout au moins les faire arrêter et poursuivre en justice.
Le fait qu’Alpha Condé n’a rendu visite aux Hôpitaux qu’aux blessés gendarmes et policiers, démontre qu’il a peur des forces de l’ordre et de défense et ne s’intéresse pas aux civils. Cela prouve suffisamment que c’est un Président faible. La force d’un Homme n’est pas de briser les faibles en s’attachant aux forts, mais de protéger les faibles par tous les moyens légaux.
Alpha Condé a complètement échoué et il n’y a aucun espoir avec lui. Je suis très indigné de la condition politique, économique et sociale des Guinéens sous le règne d’Alpha Condé. Mais je demande aux Guinéens de préférer la paix au développement. Le développement est très important pour tout peuple mais, croyez-moi, la paix est plus importante que le développement.
Nous voulons tous le départ d’Alpha Condé, mais malheureusement le moment n’est pas encore venu.
Tant que les Peulhs ne comprennent pas que ce n’est pas un Président peulh qu’il leur faut pour nourrir leurs enfants ; tant que les Malinkés ne comprennent pas que ce n’est pas un Président malinké qu’il leur faut pour avoir des emplois ; tant que les Soussous ne comprennent pas que ce n’est pas un Président soussou qu’il leur faut pour sortir de la misère ; tant que les Forestiers ne comprennent pas que ce n’est pas un Président forestier qu’il leur faut pour vivre heureux ; et tant que nos policiers, nos gendarmes et nos soldats ne comprennent pas qu’ils ne doivent pas obéir aux ordres illégaux de leurs supérieurs ; le moment de demander le départ d’un Président de la République ne viendra pas.
Guinéennes et Guinéens,
Peulhs, Malinkés, Sousous et Forestiers, Alpha Condé et son gouvernement sont entrain de nous griller tous dans la même marmite, ne nous donnons pas des coups de pieds dans cette marmite chaude.
Aujourd’hui il y a des Hommes à la tête de notre pays qui ont réussi à trouver des boucs émissaires pour s’accrocher au pouvoir, allant jusqu’à fragiliser le tissu social de notre Nation, en montant toute une ethnie à la garde pour se maintenir au pouvoir. Si Alpha Condé n’est pas capable de les arrêter, j’invite les Guinéens à la vigilance et à éviter de s’affronter les uns contre les autres.
Si Alpha Condé ne se débarrasse pas de ceux qui nous opposent les uns contre les autres, nous trouverons un moyen démocratique de nous débarrasser de lui mais pas dans la précipitation. Ce n’est pas parce que j’ai peur que j’appelle au calme et à la patience car le principal slogan de mon Parti démocratique est « Absence de peur, Absence de besoin », mais je ne veux pas entendre parler des affrontements ethniques dans mon pays.
Que ces actes d’agression, de vandalisme et de pillage qui se sont produits vendredi à Madina et dans les autres quartiers de Conakry ne se reproduisent plus jamais en Guinée. J’exige l’ouverture d’une enquête pour trouver les responsables et les traduire en justice.
Je présente mes condoléances aux parents et proches de la personne qui a perdu la vie, exige une prise en charge par l’État guinéen de tous les blessés pour leur bon rétablissement et un dédommagement à tous les propriétaires de magasins et boutiques incendiés ou pillés.
Vive la Guinée !
Vive la démocratie !
Vive l’absence de peur et de besoin Guinée !
Vive l’unité, la solidarité, l’égalité, la fraternité et la prospérité des Guinéens
Vive les DÉMOCRATES GUINÉENS!
Que Dieu bénisse la Guinée
Paris, le 2 mars 2013
Abdourahamane BAKAYOKO
Président des DÉMOCRATES GUINÉENS