Loin de la Guinée, l’ex-président Alpha Condé peine à digérer la fin de son règne. L’ancien locataire du palais Sekhoutouréyah reproche à la junte qui a renversé son régime de confisquer les libertés fondamentales des guinéens.
Pour Alpha Condé, ‘’ces deux dernières années ont été très éprouvante pour notre pays, pour nos filles et fils, pour nos agriculteurs, nos enseignants, les contractuels de nos administration publiques et privées, nos paysans, nos planteurs, pour nos journalistes, pour nos opérateurs économiques, pour nos médias, pour nos jeunes dynamiques à la quête d’un premier emploi, pour nos braves femmes qui vivent à la sueur de leur labeur en se levant tôt le matin pour se coucher tard la nuit dans l’espoir de pouvoir nourrir leurs familles et de vivre dans la dignité’’.
L’ancien président assure que les guinéens ont vécu ‘’deux années insupportables. Cette dernière qui s’achève a été encore plus dure. La confiscation de nos libertés débutée le 5 septembre 2021 a atteint son paroxysme en 2023’’.
‘’La junte nous a privé des libertés les plus élémentaires : celles d’exprimer nos opinions, de nous rassembler, d’échanger sans violation du secret de notre vie privée, celles de nous déplacer, de vivre sans avoir peur d’une arrestation arbitraire, d’un jugement orienté et d’un emprisonnement sans fin’’, dénonce-t-il.
Ajoutant que ‘’nous n’oublierons jamais ceux qui ont été tués sans autre forme de procès, ceux qui ont perdus leurs biens les plus précieux avec la montée du grand banditisme ou les familles dont les femmes et petites filles se sont faites violées’’.
Il assure que ‘’certains des acquis essentiels depuis mon arrivée à la magistrature suprême en 2010 ont été dilapidés par une équipe de prédateurs qui ne représente ni l’armée nationale ni le peuple souverain de Guinée’’.
Avant de déplorer le fait que de ‘’valeureux soldats et sous-officiers, officiers généraux et officiers supérieurs républicains promus en notre temps pour leurs mérites et par suite d’une profonde réforme du secteur de la sécurité ont subi des radiations, affectations arbitraires, ou ont été remerciés sans ménagements et poussés d’office à la retraite quand ils n’ont pas été victimes d’assassinats ciblés’’.
Il se dit plus que jamais convaincu que ‘’cette équipe qui a détourné le pouvoir est incapable de satisfaire les besoins les plus ordinaires de notre communauté : incapable d’assurer la desserte en eau et en électricité; incapable de fournir du carburant aux usagers pour permettre le libre mouvement des populations et supporter les activités économiques; incapable de faire fonctionner l’hôpital Donka que nous avons réhabilité avec des équipements de dernière génération dans le but de réduire les lacunes en matière de soins de santé et d’améliorer la qualité des services médicaux pour tous ceux qui en ont besoin’.
Il prévient que ‘’très bientôt, cette équipe ne pourra plus payer les salaires des fonctionnaires et faire face aux dépenses exorbitantes et sur-facturées dans les travaux publics’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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