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Alpha condé et 2015 : la posture d’une victoire au 1er tour ou la fin de l’imposture électorale

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[dropcap]I[/dropcap]l n’y a pas l’ombre d’un doute que les Guinéens ne regretteront pas 2014 qui fut une année de nombreuses tragédies pour leur pays. Aussi espèrent-ils, à l’unisson, que 2015 apportera plus de bonheur et de réconfort aux uns et aux autres confrontés à une grande et insupportable souffrance.

Tibou Kamara 2Il faut prier de toutes ses forces, garder le fervent espoir et de la détermination que partagent aujourd’hui les démocrates et patriotes du pays que l’année nouvelle annonce la fin du régime de leurres et de malheurs de Alpha Condé.

De tous les chefs de l’Etat guinéens depuis l’indépendance, il est celui dont le mandat aura été jusqu’au bout une punition collective. Il faut craindre, malgré la certitude que les Guinéens sont décidés à imposer une retraite forcée à un Président totalement disqualifié , une résistance de sa part à entendre l’appel au changement.

Le baroud d’honneur, d’un homme animé par l’énergie du désespoir dans la quête effrénée d’un second mandat improbable, est le plus grand défi à venir pour la Guinée. Avis à l’opposition.

Chacun le sait, à commencer par Alpha Condé malgré la fausse assurance qu’il affiche, qu’à compter du 1er janvier 2015, le compte à rebours aura commencé pour un départ inéluctable du pouvoir de “l’opposant historique” qui, par un accident de l’histoire et grâce à une fraude électorale grossière s’est retrouvé Chef de l’Etat.

Nombreux d’ailleurs sont les Guinéens qui trouvent long et pénible l’effort d’attendre l’élection présidentielle, tant chaque jour passé sous le règne d’Alpha Condé ressemble à de l’autoflagellation.

Et comme les Guinéens , tout comme personne d’ailleurs, n’ont vocation à souffrir ou périr ad vitam aerternam , ils attendent dans une sourde colère loin de la résignation habituelle de prendre leur revanche sur un régime et un homme qui font d’eux la risée du monde.

L’aspiration au changement ressentie dans tout le pays hante les nuits d’Alpha Condé. Celui-ci , n’a pas de bilan qui justifierait que les guinéens veuillent lui renouveler leur confiance , encore moins un projet nouveau pour solliciter une seconde chance.

Aussi jette-t-il son dévolu comme la première fois sur le tripatouillage des élections dont il est passé  “maître” ou   “professeur”, en oubliant qu’il n’est plus un “parfait inconnu” pour la majorité des guinéens comme par le passé et aussi que les intrigues électorales partout en Afrique ont fait long feu.

Mais , comme l’homme a du mal à entrer dans son temps et croit qu’il est plus malin que les autres vaincus par leurs peuples ayant préféré  “mourir debout que de vivre à genoux”, il est convaincu de pouvoir créer avant les élections les conditions d’un second mandat pour parer à la débâcle programmée dans les urnes.

Comment Alpha Condé compte s’y prendre pour son   “impossible deuxième mandat”.

En 2010 déjà, Alpha Condé, prédisait à ses visiteurs sa victoire au premier tour de l’élection présidentielle. A ceux qui s’avisaient de lui faire entendre raison, il rétorquait, avec la candeur qu’on lui connaît , qu’ils seraient surpris. Surprise, il y en a eu, mais avec l’effet de douche froide de ses lamentables 18% qu’il vit encore comme un affront personnel.

Il remet ça pour 2015 , enhardi par son statut de chef de l’Et et adepte de l’empereur romain , Caligula  “j’aime le pouvoir , car il donne ses chances à l’impossible”:

En effet, Alpha Condé veut gagner son vieux pari en réussissant le tour de force de se succéder à lui-même dès le premier tour de l’élection présidentielle prochaine dans une arithmétique électorale si non ethnique dont lui seul a le secret mais qui, en plus, de le conduire à un hara kiri, hélas, pourrait faire basculer la Guinée dans un véritable bain de sang.

Car, qui pourrait croire et surtout accepter pareille forfaiture, un acte de défiance à l’encontre des électeurs qui désertent littéralement son camp , du peuple souverain de Guinée touché dans sa chair et son âme par son pouvoir illégitime et liberticide, de toute évidence, “maudit”?

En tout cas, Alpha Condé a déjà fini son montage, un autre hold-up électoral, en perspective. Cellou, son principal challenger sera  » cantonné » au Foutah où il lui sera  “attribué” le gros des électeurs 60 à 70%.

Parce qu’Alpha Condé compte s’y attribuer 30 à 40% de l’électorat en invoquant des percées réalisées dans la région, grâce à des alliances avec des hommes d’affaires du terroir triés sur le volet assidus au palais et réputés être des leaders d’opinion ou de  “grands électeurs”.

Il compte aussi sur des alliances avec des notabilités qu’il harcèle et courtise sans cesse ainsi que la campagne de proximité de sa clientèle de cadres et responsables de l’Etat et de l’administration cooptés pour tromper à propos de l’ostracisme ouvert pratiqué à l’égard du Foutah depuis qu’il n’était que candidat : ni au premier tour, ni au second de l’élection présidentielle de 2010, le candidat Alpha Condé ne s’est rendu en pays Peulh pour solliciter les suffrages des électeurs. Tout un symbole.

A défaut de prétendre avoir remporté l’élection au Foutah comme il a l’intention de le faire pour les autres régions de la Guinée, Basse Guinée, Haute Guinée, véritable  “ghetto électoral” où aucun contrôle du vote n’est autorisé ni possible , Guinée forestière, Alpha Condé y engrangera de nombreuses voix afin d’y minimiser le score de Cellou dont c’est le fief .

Ce tour de passe-passe électoral sera d’autant aisé qu’Alpha Condé, à tort ou à raison, est convaincu que le danger ne viendra pas de Sidya Touré qui, jusqu’aux dernières élections, paraissait le mieux implanté en Basse Guinée.

Il ne redoute pas non plus Lansana Kouyaté à qui il ne pardonne toujours pas d’avoir  “osé” lui disputer son électorat  “captif” de la Haute Guinée, à qui il refuse aussi  “d’exister” parce qu’il serait une menace pour son leadership.

En région Forestière, Alpha Condé a choisi ses alliés de circonstance ou de convenance afin de contrer une éventuelle candidature sérieuse comme celle de l’ancien premier ministre Jean MarieDoré pour qui il est d’un grand enjeu de s’y imposer comme première force politique.

Cellou , seul face à lui, en reproduisant la stratégie de 2010 de 3 contre 1 et à moitié, Alpha Condé se sent en confiance et légitimement fondé à se proclamer vainqueur de l’élection présidentielle en faisant l’économie d’un deuxième tour qui affecterait l’éclat de sa victoire.

Un ballottage pourrait aussi comporter un risque pour sa réélection avec une coalition des forces du changement majoritaires dans le pays, face au statu quo de la continuité dont aucun guinéen ne doute sera le coup de grâce pour un pays fortement éprouvé déjà par les errements fréquents et les errances massives de ces 5 dernières années.

Justement, la résistance à une nouvelle imposture et à une autre dictature se dessine avec la grogne populaire qui monte , le peuple qui est entré en dissidence, l’opposition qui est sur le qui-vive , sans compter avec le mouvement syndical et la société civile désormais en ordre de bataille.

Bref , La Guinée aussi va bouger pour ne pas continuer à être en marge du monde et de l’histoire et pour garantir son avenir.

D’ici là, naturellement, la commission nationale électorale , CENI, qu’Alpha Condé a déjà récompensée à travers son ancien président pour  “services rendus” est au cœur de la stratégie d’une élection au premier tour de son candidat Alpha Condé.

Les actes posés par la CENI , en catimini, et au mépris de la nécessaire concertation avec les compétiteurs et du consensus qui a toujours fondé les décisions dans le processus électoral montrent clairement le parti-pris.

L’opposition qui flaire le piège et refuse le fait accompli qui a déjà scellé les résultats en faveur de Alpha Condé a décidé d’aller au combat pour rétablir l’équilibre et l’équité dans un processus électoral dévoyé de bout en bout.

De l’issue de ce combat dépendra le sort des prochaines élections et aussi l’avenir de la démocratie guinéenne, surtout le destin de chaque guinéen sur lequel pèse l’hypothèse et l’hypothèque d’une fraude en cours de préparation pour empêcher le changement en maintenant Alpha Condé au pouvoir, une nouvelle fois encore contre la volonté des guinéens et la vérité des urnes.

La foutaise de trop ?

Tibou Kamara, ancien ministre secrétaire général à la présidence

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